vendredi 2 février 2018

Résonance D'une colline à l'autre

 Bernard Clavel : d'une colline à l'autre
               
                    
                

                 Oh, comme ta voix résonne encore Bernard
                  Pour faire la nique à tous ces sacrés connards
                  De va t’en guerre que toujours tu dénonçais
                  À grands coups de gueule, d’articles et de procès,
                  Que dans ta vie, tu n’as cessé de fustiger
                  Aux côtés de Lecoin ou de Claude Mossé.

                           Oh, comme elle est encore d’actualité
                           Cette lutte que sans faillir tu as menée,  
                           Ta détermination et ta saine colère,
                           Pour aider à sauver les enfants de la terre.
                           Elle fait écho, bien au-delà de la combe,
                           Au terrible incendie visible jusqu’en Dombes,
                           Montrant Le Grand Brûle et ses poutres consumées,
                           D’un juillet rouge saignant au cœur de l’été.

                  Oh, ta forte voix pourra résonner longtemps
                  Pour défier la folie des hommes et des temps,  
                  Même si l’encre séchée laisse peu de traces,
                  Même si la résonance se perd dans l’espace,
                  Tu resteras un exemple d’humanité
                  Au cœur pris entre le chagrin et la pitié,
                  Il y aura toujours ta petite musique
                  Venant en contrepoint d'une violence inique.

                           Amis, écoutez bien ses Paroles de paix
                           Qui portent jusqu’au monument du Chevalet,
                           Elles s’élèveront au-dessus de Plain-Champ
                           Et s’en iront au loin, portées par les vents,
                           Pour dénoncer Le massacre des innocents
                           Et clamer le droit de vivre, tout simplement.  

                    
<< •• Ch. Broussas –Résonance- 28/09/2017 © cjb © •• >>

Automne en Revermont

       
              
               Malgré de rares nuages qui moutonnent
               Très haut là bas dans un ciel monotone,
               Aux bruits qui trouent le silence et résonnent,
               Se dessinent les prémices de l’automne.

    
Dans les feuillages se teintant de rouille
Qu’admirent les promeneurs en vadrouille,
C’est un beau temps d’arrière saison
Dont le froid vif a lavé l’horizon,
Juste un filet de vent dans les buissons 
Mais assez pour donner quelques frissons,
Frisottant l’herbe humide du matin

Comme pour dire que l’été est loin.
              
              C’est le temps des grands oiseaux qui s’en vont,
              C’est un temps pour aller aux champignons,
              Des gros cèpes aux belles giroles qu’on
              Recueille avec d’infinies précautions,   
              À l’abri dans les recoins des sous-bois,
              Un temps à ramasser châtaignes et noix,
              Partir avec les chiens sur les traces
              Du gibier pour une partie de chasse.

À Courmangoux, vers la mairie, on se presse
Pour une journée de rencontres et de liesse,
On s’interpelle, heureux de se revoir,
De discuter, de s’amuser jusqu’au soir 
Qui tombe bien trop tôt en cette saison,
En estompant les façades des maisons.  
             
              C’est ainsi l’automne en Revermont,
              Un profond sentiment d'abandon,
              Des teintes qui virent au mordoré,
              Les perles de rosée dans les prés,
              Des odeurs tenaces d'une terre
              Qui respire en attendant l’hiver,
              Les bruits comme dissous dans un air
              Cristallin filtré par la lumière. 


Il s’en dégage une douce langueur,
Comme une certaine idée du bonheur,
Quand le feu soudain crépite dans l'âtre
Diffusant une fumée un peu âcre, 
Y jetant ses reflets et ses lueurs,
Contractant le temps, distendant les heures.

<< •• Ch. Broussas –Revermont- 24/11/2017 © cjb © •• >>

La villanelle Mon bel ami

Les vents, chantait Brassens dans La Supplique, « verseront les échos de villanelle un jour, un jour de fandango... » C’est ainsi que j’ai découvert ce mot et sa définition : "Poème de forme fixe (qui nous intéresse ici) et chanson ou danse qu'elle accompagnait."



Cette forme poétique fut surtout utilisée au XVIe siècle par Honoré d’Urfé, Jean Passerat ou Du Bellay, pour exprimer des rêveries amoureuses. Certains vers étant répétés en guise de refrain, la villanelle apparaît comme la forme ancienne de la chanson.

Elle est basée sur des tercets en nombre impair et un quatrain final. À travers une métrique en heptasyllabes, elle est écrite sur deux rimes avec rimes féminines dominantes pour apporter plus de fluidité au poème. La rime masculine se situe au deuxième vers de chaque tercet et du quatrain final.

Le premier et le troisième vers du premier tercet sont repris chacun à tour de rôle à la fin des autres tercets puis ensemble à la fin du quatrain final. Ce dernier se compose d’un vers féminin et d’un vers masculin suivis des premier et troisième vers du premier tercet. L’ensemble donne la combinaison suivante : a1 b a2 + a b a1 + a b a2 + a b a1 a2.
L’archétype de la villanelle est La Tourterelle envolée, de Passerat.

                   
                                                    
                                                Mon bel ami
                                        Que la vie est donc cruelle,
                                       Scellant ainsi nos destins,
                                      Qui m’a pris l’ami fidèle


                                   Avec ses pauvres mortels,
                                 Lorsque tout espoir est vain,       
                               Que la vie est donc cruelle


                               Oh oui, c’est bien le ciel, 
                                Par un sinistre matin,
                                 Qui m’a pris l’ami fidèle.

 
                                  Où es-tu parti mon bel
                                   Ami. Oh, que de chagrin,
                                   Que la vie est donc cruelle,
                                    Qui m’a pris l’ami fidèle.
 


Voir aussi
* Formes fixes et Versification --

           
                          Villanelle et musique : partition de Paul Dukas

      << Christian Broussas - Villenelle - 30/01/2018 • © cjb ©  >>

Le sonnet Pouvoir des yeux

   

Quand on évoque le sonnet, on ne pense pas forcément à de célèbres poèmes comme Le dormeur du val d'Arthur Rimbaud, Mon rêve familier de Paul Verlaine ou À  une passante des Fleurs du mal de Baudelaire, qui respectent la forme classique du sonnet telle qu'elle a été définie à l'époque médiévale.

Le grand initiateur du sonnet est Pétrarque qui en composa 317 pour honorer la belle Laure. En France, c'est Clément Marot qui lance le sonnet vers 1540 puis Du Belley avec le recueil L'olive en 1550 et Les regrets (Heureux qui comme Ulysse...) en 1558 et Ronsard avec Sonnets pour Hélène en 1578 (Quand vous serez bien vieille). Après une période de déclin, ce sont les romantiques avec Gautier et Nerval qui le remettent au goût du jour puis les symbolistes.

Le sonnet classique comprend quatorze vers, à l’origine du décasyllabe et de l’alexandrin. Ces vers sont répartis en trois strophes, deux quatrains suivis d’un sizain, qu’on sépare souvent en deux tercets réunis de toute façon en un sizain pour constituer un système de rimes clos

Ce système est codifié ainsi : deux quatrains aux rimes embrassées, le sizain avec un distique ( 2 vers en rimes simples), en rimes croisées ou simples, donc selon la combinaison abba abba ccdede ou abba abba ccdeed.

               
        Joachim du Belley          Pétrarque et Laure              François Villon

                                                    
                                                 Pouvoir des yeux
                                 Est-ce bien ce qu’on nomme coup de foudre
                                Qui me prit soudain quand je vis ses yeux,
                               L’impression flash d’être déjà deux,
                              Qui fuse comme une traînée de poudre.

                             Ces regards qui se croisent et s’entrecroisent
                             Dans un petit chassé croisé furtif,
                            Qui se détournent d’un mouvement vif   
                            Se parent d'une apparence courtoise.

                           Simplement, comme ça, de toi à moi
                           Ce fut dans tout mon être un grand émoi,
                           L’expression d’une seconde infinie,
          
                            Des images gravées dans la mémoire,
                             Inscrites à jamais dans notre histoire
                             Quand un jour banal, bascula ma vie.


                        

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Christian Broussas - Sonnet - 30/01/2018 • © cjb ©  >>

L'ode lyrique Ciel et terre

            
                                                      Odes de Ronsard et de Pindare
On appelle souvent un poème en strophes d'inspiration lyrique une ode. Elle peut être à tonalité lyrique chez Anacréon [1] et à tonalité héroïque chez Pindare. [2]

Nom venu du grec, au sens étymologique, chant ou poème lyrique accompagné à la lyre par l'aède ou  le chantre, ce type de poème a été repris à La Renaissance par les membres de La Pléiade, en particulier Ronsard. Ce genre proche des stances possédait une forme fixe dans sa forme classique.



L'Ode abordait des sujets solennels et sacrés, car elle mettait en scène des dieux et des héros. Elle pouvait posséder une forme fixe lorsqu'elle était composée d'une strophe, d'une anti-strophe et d'une épode (espèce de conclusion), série qui se renouvelait plusieurs fois. On distinguait, selon les thèmes abordés, l'Ode héroïque, à la louange des Grands (au style oratoire, volontiers mythologique), l'Ode légère, chantant l'amour, les plaisirs de la vie, l'Ode religieuse, l'Ode descriptive ou exprimant des sentiments personnels.
Exemple de Ronsard :

                
                                                     
                                                            Ciel et terre
                                                       Écoutez le ciel gronder,
                                                      Les éléments se déchaîner
                                                     Soudain et zébrer l’horizon,
                                                    En embrasant le pauvre monde  
                                                    Dans une formidable ronde
                                                    Qui n’annonce rien de bon.

                                                   Sans raisons, le ciel s’éclaircit,
                                                   Les nuages noirs sont partis.
                                                   Les passereaux sont revenus
                                                   S’ébrouer au pâle soleil,
                                                   En pépiant dès leur éveil,
                                                   Se percher sur les branches nues.


                                                  Ainsi oscillent nos humeurs   
                                                   Soumises aux aléas du cœur,
                                                    Passant souvent du rose au noir
                                                     Soufflant le mauvais et le bon
                                                      Pour mieux nous servir de leçon,
                                                       Mêlant alors peines et espoirs.
 

                                                   

Notes et références
[1] Anacréon, Sur ma lyre :
« Je veux chanter les Atrides, je veux aussi chanter Cadmus ; mais les cordes de ma lyre ne résonnent que pour l'amour. Je les ai d'abord changées, puis j'ai fait choix d'une autre lyre, et je célébrai les luttes d'Hercule ; mais ma lyre me répondait par un chant d'amour. Adieu donc, héros ! Adieu pour jamais ! Ma lyre ne peut chanter que les amours. »
[2] Pindare, citation :« Qui veut triompher d'un obstacle doit s'armer de la force du lion et de la prudence du serpent. »


<< Christian Broussas - Ode - 26/01/2018 • © cjb ©  >>

Le lai lyrique Sur l'amitié

Le lai est un poème à forme fixe apparu au XIIe siècle qui au Moyen Âge était employé au sens de « chant, » un récit chanté ou "mélodie", décliné en lai narratif, l’ancêtre du fabliau, et le lai lyrique, celui qui nous intéresse ici.

     Tristan et Iseut

Le lai lyrique connut son apogée au XIVe siècle avec par exemple le Lai de la dame du Fael ou les lais de Marie de France. Dans sa forme classique, comme dans l’exemple ci-dessous, il est basé sur le nombre HUIT, composé de deux HUITAINS (la strophe) divisés eux-mêmes le plus souvent en deux quatrains (les stances)  avec des vers octosyllabiques.

Il peut aussi se présenter avec un refrain. Pratiqué par les troubadours, il connaît un grand engouement avec des poètes comme Eustache Deschamps, Jean Froissard et surtout Guillaume de Machaut qui lui donne ses règles fixes. Chaque quatrain est à rimes embrassées (le 1er vers rime avec le dernier dans un quatrain), de métrique en octosyllabes ou parfois formé de sept et quatre syllabes.
À partir du XVe siècle, le lai a peu à peu été confondu avec le virelai et n’est ensuite plus guère utilisé.

          
                                Sur l’amitié
                    Oh, quelle est donc cette amitié
                    Qui à ce point nous réunit
                    Depuis si longtemps, nous lie ainsi
                    Et tisse un lien si familier !

           Oh mon frère, mon tendre ami
           Qui me confie tes doux secrets,
            À qui onc je ne manquerais,
           Bénis le sort qui nous unit.

                  Quoi qu’on fasse ou qu’il nous arrive,
                  Jamais tu ne pourras douter
                  De ma grande fidélité,
                  D’une affection aussi vive.

          Entre nous, je te le redis,
          C’est comme une osmose qui règne,
          C’est vraiment tout comme Montaigne  
          Et son très cher La Boétie.


<< Christian Broussas - Lai - 25/01/2018 • © cjb © >>

Le virelai, Que l'amour ne me blâme

   

Le virelai est une poésie à forme fixe (respectant une structure donnée), constituée généralement de trois strophes à deux rimes. Dans l’ordonnance la plus répandue, l'un de ses vers revient à la fin de chaque strophe. La métrique du virelai varie en général de l’octosyllabe à l’alexandrin. (onze pieds ou hendécasyllabe dans l’exemple ci-dessous).

Le mot virelai vient des termes lai et virer, évoquant à la fois la danse et un refrain qui peut être repris en chœur. Le virelai apparut à la fin du XIIIe siècle et se développa aux XIVe et XVe siècles, avec par exemple Guillaume de Machaut, l’un des auteurs les plus connus qui écrivit quelque 39 virelais ou "chansons balladées".

      
Guillaume de Machaut        


                   Que l’amour ne me blâme

Sans me laisser de répit, telle est la flamme
Qui me fouaille comme une vile lame.
Oh belle Érato, que sont mon sort et son cœur !

          Oui, vous l’avez bien compris, tel est mon drame
          Que de subir ainsi  ces tourments infâmes.
          Oh belle Érato, que sont mon sort et son cœur !

J’en appelle aux plus beaux vers de Francis Jammes
Pour, de cette belle dame, adoucir l’âme.
Oh belle Érato, que sont mon sort et son cœur !

 
Mes fiches sur la poésie :
* Le rondeau, Un moment d'exception -- Piquante épigramme --
* Virelai, Que l'amour ne me blâme -- Lai lyrique Sur l'amitié --


   Bernard de Ventadour

<< Christian Broussas - Virelai - 24/01/2018 • © cjb © >>

Piquante épigramme

 
                              Principales formes poétiques classiques

« L’épigramme, plus libre en son cours plus borné, n’est souvent qu’un bon mot de deux rimes orné. » Boileau

À partir du IVe siècle avant J.C., l’épigramme devint surtout une petite pièce de poésie contenant une pensée exprimée avec grâce et précision. À partir du XVIe siècle, elle se spécialisa dans le mot d’esprit, renfermant le plus souvent une pointe grivoise ou assassine.
On a dit qu’en France, l’épigramme politique a longtemps constitué "la revanche de l’esprit sur la force".

Parmi les auteurs célèbres d'épigrammes des XVIIe & XVIIIe siècles, on peut citer La Fontaine pour sa naïveté pleine de malice, Jean Racine et son irritable sensibilité, Voltaire pour ses flèches acérées, Piron, Rousseau
La célèbre épigramme suivante, due à Voltaire, attaque contre un obscur confrère nommé Jean Fréron, est aussi courte qu’assassine :

                         L’autre jour au fond d’un vallon,
                         Un serpent piqua Jean Fréron.
                         Que croyez-vous qu’il arriva ?
                         Ce fut le serpent qui creva.


          
Les précurseurs : Jehan Tabourot & Saint-Gelais


                          Piquante épigramme
            Oh épigrammes redoutables qui couraient
            De Fronde en vives mazarinades, de traits
            Acérés en autant de cinglants opuscules
            Bien ciblés, ourlés de perfides fascicules,
            Gardez-vous bien passants d’en devenir la cible,
            Que sans ménagement, on ne vous passe au crible.

            Beau florilège n’est-ce pas, belle brochette
            En vérité, quoique pourtant fort incomplète
            Que ces satires, ces manières d’ironie
            Qui dépeignent trop bien nos petites manies.
            Une épigramme bien troussée, une escarmouche
            Fort bien décochée, la litote qui fait mouche,
            Mettent à vif les épidermes les plus durs,
            Démasquent soudain les intentions les plus pures,
            Débusquent les susceptibilités enfouies,
            Fouaillent au fond du cœur la faille bien tapie,            
            Alors, vils manants devenez plus vigilants

            Et tremblez dorénavant sur vos fondements !
      
            Te reconnais-tu à présent mon cher lecteur
            Dans les piques acides qui scellent ton sort,
            Dans le portrait un brin sarcastique que dressent
            Les modernes ménestrels sans grande tendresse,
            Ne joue pas l'innocent, ne cherche pas d’excuses
            Quels que soient tous les artifices dont tu uses, 
            Soit bon perdant et ne fais pas trop la grimace 
            Car à coup sûr c’est toi le dindon de la farce.

Une épigramme de Clément Marot

<< Christian Broussas - Epigramme - 23/01/2018 • © cjb © >>

Pas sérieux mon cher Rimbaud

                
          Rimbaud à 17 ans              Rimbaud à 37 ans

                                                .
                 Oh non, on n’est pas vraiment sérieux
                 Même quand on devient plus vieux,
                 En tout cas, pas plus qu’à dix-sept ans
                 Que l’on ait ou non toutes ses dents,
                 Eh oui, c’est ainsi  mon cher Rimbaud,
                 Toi qui jadis, dit-on, fus si beau,
                 Lorsque la nuit tu faisais la bringue,  
                 Que tu mettais tes plus belles fringues,
                 Qu’alors Verlaine jouait du flingue,
                 T’avais vraiment une vie de dingue ! 

                 Tout ça, diras-tu, n’est pas sérieux,
                 Malgré qu’on fasse ce que l’on peut,
                 Avec ces années, il faut biaiser
                 En essayant de se faufiler
                 Sur le boulevard du temps qui passe,
                 Anonyme, sans laisser de traces,
                 Hanter les chemins creux de l’Harar,
                 En goûtant les plaisirs les plus rares,
                 Jouer encore un peu les fêtards
                 Tant qu’il n’est pas encore trop tard. 

                 Toi qui as tricoté tant de poésies,
                 Qui est parti voyager jusqu’en Asie,
                 Étais-tu plus sérieux à dix-sept ans,
                 À naviguer ainsi sur ton bateau ivre,
                 Toi qui étais "l’homme aux semelles de vent",
                 Curieux de tout, pris par la fureur de vivre,
                 Étais-tu plus sérieux à trente sept ans
                 Si loin alors de tes illusions d’antan,
                 Revenu de tes formidables errances
                 Que tu voyais comme une nouvelle chance
                
Quand tu sillonnais Aden ou l’Éthiopie
                 En poursuivant alors d’autres utopies. 

                 Dans la « nuit de juin… on se laisse griser, »
                
Jour gris d’octobre, on se laisse bercer
                 Par les beaux « tilleuls verts de la promenade »
                 Où on va jouer avec des camarades.
                 La douceur n’est pas ton fort et tu préfères
                 Les délires d’une saison en enfer
                 Qui te poursuivent et te poursuivront encore
                 Toi qui es enfin parvenu à ton port.
                 Ô, écrivais-tu, innocence, innocence, 
                 Cette vertu perdue depuis la naissance… 

                 Alors, même au-delà de tes déraisons,
                 Pourquoi être sérieux en toute saison
                 Quand ces superbes tilleuls verts de l’été
                 Ne seront plus jamais ce qu’ils ont été.
 
<< Christian Broussas - Rimbaud - 19/01/2018 • © cjb © >>