Tourner la page, quel beau pari,
Comme ça, sans vraiment y penser
N’est-ce pas super en vérité,
Ça paraît facile a priori,
Méfiez-vous, rien de plus malaisé,
Rien n’appelle plus de fermeté :
Partir ainsi sans se retourner
En rejetant ce qui a été,
Errer sur les chemins de hasard
Où d’aléas, chacun a sa part.
Mon dieu, pauvres mortels que nous sommes,
Déjà aux temps antiques de Rome
Soumis à la merci des trois Parques
Quand on peinait à prendre ses marques,
Divinités qui tiennent les rênes
Célestes de l’aventure humaine,
Qui tissent les fils de nos destins,
Qui règlent le mal et le bien,
Tout ce qui, ici-bas, nous retient
Et puis, malgré ce qu’il advient,
Restent les êtres qui nous sont chers,
Tous ceux qu’on chérit comme des frères.
Prise entre désirs et innocence
Dans le tourbillon de l’existence,
Se demanderait Valéry, que
Devient maintenant la Jeune Parque ?
Dans ma vie, j’en ai tourné des pages,
J’en ai chassé aussi des mirages
Jusqu’à épuiser toute ma rage
Mais en suis-je devenu plus sage
Pour autant, suis-je plus mûr…
À l’évidence, rien n’est moins sûr.
Ai-je au moins gardé cette innocence
Que l’on dit héritée de l’enfance ?
Dernières parutions
* La vie couleur -- Le temps des blousses grises --
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