Sacré premier mai
Ah le premier mai, le muguet, quelles senteurs magiques s’exhalent de ces petits bouquets aux clochettes blanches !
Mais où est-elle donc cette fameuse fragrance, si agréable à nos
narines, invisible, insaisissable. Pourtant elle existe bien puisqu’on
peut respirer son parfum. Ce rien non préhensible existe bel et bien,
donc le rien existe et en tant que tel, il n’est pas rien. Tel est le
paradoxe de la physique :
Si tout est dans tout, rien n’est pas dans rien.
Ah,
je me sens vide tout à coup, comme une espèce d’ensemble constitué de
riens, confronté au néant. Mais le néant n’est pas rien puisque
Jean-Paul Sartre par exemple lui a consacré tout un bouquin, l’être et
le néant. Le néant est donc pour le moins constitué de pages et d’encre.
Ce n’est pas rien !
Tout de même, sacré brin de muguet ! Vivement le 2 mai !
Salade et rhubarbe
Les occasions de rire ne sont pas si nombreuses, alors quand Sarkozy prend la parole, il faut en profiter. "Passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe", telle est la nouvelle formulation à la sauce "sarkosienne" du dicton « passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné ». Pourquoi pas, passe-moi la carotte, je t’envoie le navet ? Sacré navet… et en direct !
Les internautes s’en sont donné à cœur joie et j’ai relevé pêle-mêle :
- Quelle salade ? La moutarde lui est montée au nez en voulant ménager la chèvre et le chou !
- Qui peut me passer la rhubarbe, j’ai la salade ?
- Cette nuit, cauchemar : j’ai rêvé que je passais la salade et on ne me renvoyait pas la rhubarbe (ou elle était pourrie) !
-Sarkozy, arrête tes salades ou tu vas prendre une tarte (à la rhubarbe).
- Si tu me donnes des noix de coco, je te donne des ananas.
- Salade de rhubarbe : sauce républicaine.
- Au choix : salade et rhubarbe ou carottes et navets
- Ça me rappelle les paris à la noix où il faut placer des mots incongrus comme rhubarbe dans une réunion.
- La vérité éclate : Sarkozy est en fait un générateur de phrases aléatoire !
Pour mémoire, ces quelques vers de Georges Brassens tirés d’une de ses chansons :
- Et nous, copains, cousins, voisins,
- Profitant ( on n’est pas des saints)
- De ce que ces deux imbéciles
- Se passaient rhubarbe et séné,
- On s’partageait leur dulcinée.
Chez Brassens, ça rime, chez Sarkozy, ça rime à rien !
Le pigeon pigeonnant
Ah, pour pigeonner, ça pigeonnait ! Court vêtue, elle ne passait pas vraiment inaperçue à la fête foraine. Mon copain Max qui la connaissait lui fit la bise et l’apostropha :
- Ben dis-donc, ça pigeonne grandiose aujourd’hui ! Tu es bonne pour figurer dans le "tableau d’une exposition". À mon humble avis, tu en montres trop ou pas assez.
Elle paraissait assez flattée de cette remarque, nous gratifiant d’un charmant sourire.
- Ah, je vois que j’ai affaire à un connaisseur, lui répondit-elle du tac au tac, tandis que sa copine riait franchement.
- Enfin, en ce qui me concerne, ce serait plutôt « pas assez » mais bien sûr les goûts et les couleurs, ça ne se commande pas, n’est-ce pas ! Ah, le tissu est cher, on a beau tirer sur les bords de la mini jupe, pas moyen de la rallonger… à moins d’acheter de ces jupes à taille unique… C’est pratique, tu sais, en tirant dessus on passe illico du 38 au 46… magique hein.
Magnanime, elle répondit toujours en souriant : « Et bien messieurs, vous êtes en présence d’une taille 40 et d’un superbe 95 B bleu et rose à dentelles. »
Mon ami continua sur le même registre, toujours tout sourire, me poussant du bras pour le soutenir et abonder dans son sens. La détaillant du regard, j’ajoutais alors d’un air faussement sérieux :
-
Et… c’est tout du naturel, aucune volonté de tricher avec la nature ? À
notre époque on ne sait jamais… on vit une drôle d’époque quand même.
Il vaut mieux se méfier des apparences… et procéder aux vérifications
nécessaires.
Si vous aviez vu la tête qu’elle nous fit ! Offusquée et même offensée
la demoiselle qui nous jura tous ses dieux que tout était dans un état
que nul bistouri n’avait jamais effleuré ! Écologique en quelque sorte,
sans adjuvent, sans bouts de plastique ou de polystyrène pour tricher
avec la nature.
- Attention, dans ce cas-là, il y aurait matière à poursuivre pour faux et usage de faux, publicité mensongère, tromperie sur la marchandise… poursuivit mon ami, qui exploitait le filon.
Et bien sûr, nouvelles dénégations de la demoiselle qui nous tira élégamment une petite langue toute rose.
- Ah, aaah… rétorqua Max, moi je veux bien te croire sur parole mais quand même, il me faudrait une preuve dûment attestée par une rigoureuse palpation.
- Ah, non, non, non, on ne touche pas messieurs, pas question, vous
devez me croire sur parole, dit-elle en jouant toujours le jeu.
Bien
sûr, sans conviction, on en rajouta encore un peu sur les "fraudes à la
personne" mais elle se tapa sur les fesses en nous défiant.
C’était un sacré tempérament !
Max en profita.
- Pas la peine d’essayer de te regarder les fesses, tu n’y arriveras
pas. Tu peux tout juste attraper un torticolis. Demande-moi plutôt. Moi
au moins, je suis bien placé… très bien placé… et l’œil du spécialiste
en plus…
Ah, le galbe est parfait, surenchérissais-je.
Avec un petit rire mutin, elle nous fit une moue hautaine :
- Rangez donc vos blagues salaces, petits sacripants. Alors attention
jeunes gens intrépides, pas touche, on regarde mais on ne touche pas. En
matière de drague, vous avez beaucoup de progrès à faire et en tout
cas, aujourd’hui vous êtes recalés, pas même admis à l’oral de
rattrapage !
Et elle partie, impériale sur ses talons, nous laissant tous les deux piteux et sans voix. Décidément, ce n’était pas notre jour.
Le dernier Kiwa
Dimanche après-midi, belle exposition de voitures anciennes au camping de Saint-Amour dans le Jura. Pas forcément très anciennes d’ailleurs mais quand même, quelques beautés qui s’étaient justement fait une beauté pour l’occasion : des américaines arrogantes aux amples formes, des françaises rutilantes, coquettes, les incontournables Citroën Traction avant et DS 19 ; seule une "Trèfle" de 1938 trônait au milieu du site.
En fait de vieilles voitures, la plupart n’étaient pas plus vieilles que moi, certaines étaient même plus jeunes ! Je leur en ficherais moi, des vieilles voitures à cs malappris!
Côté matériel agricole, beaucoup de tracteurs dont les plus anciens crachaient une fumée noire, hoquetant, trémulant de toute leur vieille mécanique devant l’air satisfait de leur propriétaire. Et puis à la fin de la file, une espèce de tracteur à trois roues que je reconnus sans peine : un Kiwa, le fameux Kiwa qui avait accompagné ma jeunesse. Ici, dans ce département montagneux, on était trop pauvres pour avoir de "vrais" tracteurs, et puis avec des pâturages si pentus…
Ah le Kiwa, qui se souvient de cet engin à trois pattes qui pétaradait sur les chemins de la commune dans les années d’après-guerre. Teuf, teuf, teuf, le crapeau cahotait en cadence au gré de son moteur diesel qui le propulsait à la vitesse d’une tortue,
Teuf, teuf, teuf, on riait quand le grand Berre passait sur son Kiwa par la place du village, grand échalas maigre comme un clou qui tressautait au rythme de son engin, hop, hop, hop, sa casquette tressautant au même rythme
Le suivait de près son frère Julien, même gabarit, toujours juché sur un Kiwa,
qui tressautait au même rythme, teuf, teuf, teuf , dont le béret se
soulevait avec la même fréquence, hop, hop, hop… et nous qui riions à
gorge déployée du spectacle assez croquignole qui s’offrait à nous… avec
quelques commentaires adéquats.
- Oh Julien, ça crépite ben aujourd’hui sous ta casquette.
Il nous jetait un regard du côté, mine de rien. On continuait de plus belle.
- Oh la la, t’as bien raison Julien, "qui va sano va lentano"…
Et là, il nous montrait une face marquée par un fort tarin en bec d’aigle et nous lançait des « petits saloupiots, j’va vous apprendre à vivre moi » parce qu’il croyait que c’était une insulte !
Au retour des champs, pour peu qu’on fût encore en faction sur la
place, même spectacle. Et même rires, mêmes quolibets et mêmes
réactions.
La cerise sur le gâteau, c’est quand au retour des champs, les deux frères revenaient ensemble.
Je suis une femme
(Elle)
- Je te l’avais bien dit que ça devait arriver, de te méfier de ce
type. Depuis le début, j’avais l’intuition qu’il n’était pas fiable, que
tu ne devais pas lui faire confiance.
(Lui) - L’intuition, l’intuition… Tu en as de bonnes. Et d’abord, d’où diable tiens-tu cette fameuse intuition ?
(Elle, l’air mutin , le toisant) - Je suis une femme…
(Lui, soudain sarcastique, la regardant drôlement) – Je m’en doutais…
(Elle, surprise, désarçonnée) – Comment ça, tu t’en doutais !
(Il lui tourne autour) – Tes atours sont tes atouts ma chère… et selon
toutes les apparences, tu es une femme et même une très belle femme si
je peux me permettre…
- Comment ça, "selon toutes les apparences" !
Ah, effectivement, les apparences sont parfois trompeuses, on voit
passer une femme superbe (qu’on contemple en esthète bien sûr), mais ce
n’est peut-être qu’un travelo en chasse… À qui se fier… Oh, terribles
apparences…
(Elle, lui tournant autour, l’air aguicheur) - Et moi, quand tu me regardes…
(Lui, la regardant, l’air dubitatif) – Ah, tu es bien une femme… oui
(elle lui sourit, ravie), oui mais à 99% sans doute, ce qui est un score
fort honorable.
- Voilà qu’il me note à présent ce goujat, qu’il me tourne autour comme
si j’étais un animal de foire (en aparté : Ah, quelle humiliation)
(Lui, l’air dégagé) - Je ne voudrais pas jouer les mufles ni passer pour un rabat-joie, mais comme disait Alfred de Musset « il ne faut jurer de rien »
- Oh, je ne resterai pas plus longtemps pour écouter des insanités, des horreurs sur mon compte !
(Il la regarde longuement) - Pourquoi te maquilles-tu, un peu de rouge
par ci, un peu de noir pas là… et le coiffeur, et une robe neuve… la
panoplie des sept péchés capiteux. Hein, pourquoi à ton avis ?
(Elle, outrée) - Quelle question ! Mais pour être belle tout simplement.
- Bien sûr, comment n’y ai-je pas pensé ! Pas du tout et tu sais fort
bien pourquoi. C’est uniquement pour sauver les apparences, c’est
uniquement pour ça que tu perds au moins trois quart d’heure chaque
matin à te pomponner.
- Oh, trois quart d’heure, tu exagères ; les hommes exagères toujours… à peine une petite demi heure, et encore…
- Bon, passons sur les attentes interminables devant une salle de bain squattée sans vergogne…
- Qu’en sais-tu donc ?
- Justement, justement, le maquillage n’est finalement qu’un indice…
mais revenons à mon propos selon lequel il ne faut jamais se fier aux
apparences ? Ma chère, connais-tu la blague de Caro, la fille au tableau ?
Absolument pas. Quelle manie ont les hommes de raconter des blagues qui
sont d’ailleurs pour la plupart sans intérêt et ne font rire qu’eux.
- C’est toujours ça de pris comme on dit. Mais celle-ci est une belle
métaphore de mon propos… (face à une moue dubitative) Si, si, je
t’assure…
- Va pour la blague !
- Un jour à l’école, l’instit doit aller voir le directeur et désigne Caro
pour surveiller la classe pendant son absence. Elle s’installe derrière
le bureau de l’instit et, évidemment, les garçons au fond de la classe
tentent de la chahuter. En chœur, ils reprennent l’antienne bien
connue : « Elle a pas d’culotte, elle a pas d’culotte… »
et la fille culottée (si l’on peut dire) ne se dégonfle pas : toute
fière, elle soulève sa robe et exhibe une magnifique culotte toute en
dentelles. Tous applaudissent sauf Toto, un petit malin près du radiateur (comme il se doit) qui s’écrie : « Elle a pas de poils, elle a pas de poils… » La pauvre Caro ne sait que faire face à l’affront délibéré de Toto. Et alors, et alors, [comme dit la chanson] que se passa-t-il ? Et bien, « L’instit est arrivé, sans s’presser…»
(haussant les épaules) - C’est malin comme chute mais je ne comprends
toujours pas où tu veux en venir avec ta métaphore douteuse…
- C’est pourtant simple : Toto
avait tout compris, il utilisait la méthode expérimentale qui veut
qu’on vérifie toujours une proposition, aussi intuitive fut elle. (Lui,
doctrinal, un doigt levé) - La rigueur scientifique veut qu’il faille
se méfier des déductions hâtives et des apparences (souvent trompeuses)
et toujours pousser les investigations jusqu’au bout. Une véritable
enquête policière.
(Elle, faussement désarçonnée) - Ah, elle a bon dos la rigueur
scientifique… Ce nommé Toto ne te ressemblerait-il pas quelque peu ?
(Lui, faussement courroucé) - Remettrais-tu en cause Claude Bernard et sa méthode expérimentale, les fondements de l’esprit scientifique ?
- Ce que je remets en cause, ce serait plutôt ton esprit tordu qui fait
flèche de tout bois et n’hésite pas à recourir à des arguties
honteuses, à te cacher derrière une rigueur que tu prônes quand ça
t’arrange.
- Dis que je suis de mauvaise foi. Prête-moi tes sentiments pendant que
tu y es ! Il me semble qu’en matière de mauvaise foi, tu es une
spécialiste.
- Je ne sais où j’ai lu que « l’on appelle mauvaise foi les convictions
d’autrui qu’on ne partage pas. » Éclairant, n’est-ce pas ?
- Puisque nous en sommes aux échanges d’amabilités, moi je sais où j’ai lu que la mauvaise foi est « un mensonge à soi » a écrit Jean-Paul Sartre, mais même si tu te mens, tu me mens aussi par la même occasion.
- Ne te cache pas derrière Sartre ou d’autres du même acabit… d’ailleurs Sartre n’est qu’un affreux macho qui a trompé sans vergogne sa Simone sous de fallacieux prétextes de liberté sexuelle et autre fariboles. Ouais, un sale macho, empereur de la mauvaise foi.
- Eh ben, Sartre ne te rend pas spécialement philosophe !
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Horoscope personnel
Béliers : Mauvais présage, on pourrait bien vous tondre comme un mouton. Et pas question de « mais, mais… » !
Taureaux : Vous risquez de voir rouge... et dans ce cas vous allez être "olé", olé" toute la journée.
Gémeaux : Si vous apercevez votre image dans une glace, rassurez-vous, ce n'est pas un clone.
Cancers : Méfiez-vous de vous-mêmes : vos "instincts métastasiques" vous poussent à "foutre la merde" partout.
Lions
: Vous êtes le roi, bien sûr, mais le roi de quoi ? Réfléchissez bien !
Aujourd'hui, sans aucun doute, celui que chantait Brassens !
Vierges
: Le mot lui-même est une provocation. Pour tous les menteurs (et
menteuses) de ce signe, pour les vierges sages, devenez folles, pour les
vierges folles, est bien "fol qui s'y fie".
Balances : Faire pencher un plateau de la balance risque d'être pour vous un fléau.
Scorpions
: Le scorpion de feu de la légende pourrait bien sévir envers tous ceux
qui n'ont pas la conscience tranquille (et ils sont nombreux !)
Sagittaires : Tous les sagittaires (avant de s'en servir) risquent d'être bouchés aujourd'hui... et ils ne sont pas dans la merde !
Capricornes : Eh oui, c'est foutu... Capri c'est fini. Et quant aux cornes, consolez-vous, vous n'êtes pas les plus mal placés; y'a pire!
Verseaux : Verseau... "litaire" ou pas... mais aussi de la belle eau du diamant.
Poissons : Attention, les dames poissons pourraient bien tomber sur un maquereau qui les prenne pour des morues.
Les noisettes grillées
X1
« J’étais au marché l’autre jour, furetant dans les allées à la
recherche de bonnes affaires, quand mon nez fut attiré par une tenace
odeur de noisette grillée qui s’échappait d’un étal un peu plus loin. ».
X2 : « Je reconnais bien là ton sens du concret ».
X1 : « Une agréable fragrance de parfum m’aurait aussi fort intéressé. »
X2 : « Te connaissant, je n’en doute pas. »
X1 : « Je suivis donc la trace odorante qui menait à une grande poêle
où rôtissaient de petites noisettes toutes rondes qu’on enduisait
ensuite de chocolat. »
X2 : « Je me doute bien que tu n’as pas été attiré par une odeur de courge ou de choux-fleurs. »
X1 : « Mon regard fut tout de suite attiré par de petites coupelles
pleines d’une pâte chocolatée particulièrement appétissante.
X2 : « "Goûtez monsieur, goûtez notre spécialité aux noisettes pilées
et grillées", me proposa une charmante jeune femme avec son plus joli
sourire.
X1 : « "Quoi, fis-je en feignant moult grimaces, vous maltraitez ces
pauvres noisettes qui n’ont même pas une société protectrice pour lui
venir en aide !" Elle me regarda comme si j’avais eu une soudaine
éruption de boutons. »
X2 : « Dis plutôt que tu n’avais rien trouvé de mieux pour la draguer.
Ah, les hommes, ils voient un jupon et hop… c’est parti ! »
X1 : « Pas du tout, pas du tout, quel malignité instilles-tu dans ma
petite plaisanterie. Tout juste une petite galéjade pour faire
connaissance. »
X2 : « Tu vas encore me dire que j’interprète ta pensée… Je te connais. »
X1 : « "Oui, poursuivis-je, vous les grillez sans pitié, vous les vouez
au feu de l’enfer sans vergogne et vous finissez par les écraser dans
des étaux de pierre". Si vous aviez vu sa tête ! L’air ahuri, un rien
pincé comme si je l’avais insultée, quand un grand rire sonore a retenti
derrière elle. Son mari sans doute. Toute rouge, elle a déguerpi en
haussant les épaules. »
X2 : « La pauvre, tu l’as humilié, oui, sans vergogne. »
X1 : « Je lui ai quand même acheté un grand pot à la fameuse poudre de noisettes grillées. »
Dérèglement climatique.
Noé et l’administration
> > En 2015 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé junior et lui dit : « Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée.
Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi
que quelques bons humains. Dans six mois, j'envoie la pluie durant
quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !"
> >
> > Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une ébauche de construction navale.
> > - Mais, Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir !
> > - Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible
mais les temps ont changé : J'ai essayé de bâtir l'arche mais il faut un
permis de construire et l'inspecteur me fait des ennuis au sujet du
système d'alarme anti-incendie.
> >
> > - Mes voisins ont créé une association parce que la
construction de l'échafaudage dans ma cour viole le règlement de
copropriété et obstrue leur vue. J'ai dû recourir à un conciliateur pour
arriver à un accord.
> > - L’urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de
faisabilité et à déposer un mémoire sur les coûts des travaux
nécessaires pour transporter l'arche jusqu'à la mer. Pas moyen de leur
faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous. Ils ont refusé de
me croire.
> >
> > - La coupe du bois de la construction navale s'est heurtée aux multiples Associations pour La Protection de l'Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n'avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l'environnement,
et que cela détruisait l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai
pourtant expliqué qu'il s'agissait, au contraire de préserver ces
espèces, rien n'y a fait.
> >
> > - J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et WWF
me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux
parce que je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et
que je les enfermais dans des pièces trop exiguës.
> >
> > - Ensuite, l'agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l'impact sur l'environnement de ce fameux déluge. Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles. Je les avais embauchés car les Syndicats
m'avaient interdit d'employer mes propres fils, disant que je ne devais
employer que des travailleurs hautement qualifiés et, dans tous les
cas, syndiqués.
> >
> > - Enfin le Fisc
a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir
illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner
devant les tribunaux pour "tentative de franchissement de frontière en
possession d'espèces protégées ou reconnues comme dangereuses".
> > Aussi, pardonne-moi, Tout Puissant, mais j'ai manqué de persévérance et j'ai abandonné ce projet.
> >
> > Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil a lui.
> > Tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé.
> > Inutile, répondit Dieu, l'administration s'en charge.
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