lundi 20 mars 2023

CHAT QUACHU

  

C’est l’histoire d’un chat qu’a chu
Et qu’on pensait perdu
Mais ce facétieux artiste
N’aimait pas les histoires tristes.

Oh mon Dieu, le chat perché
Qu'on aurait dû récupérer
Sur son arbre penché, a chu,
Vraiment mon dieu qui l’eût cru,
Retombant jusque dans la rue.
Aïe, on l’eut pu croire foutu !

Quelle belle chute impromptue
Qui déclencha moult cris aigus,
(ahhhhhhhhhhhh)
Il tomba dans un grand fracas,
Sans équilibre… et patatra !
Levant les yeux pour mieux voir,
Oh, hurla-t-on, « le chat va choir »
Et vlan, le pauvre chat a chu
Car c'est bien comme ça qu'il chut !

Que croyez-vous qu’il arriva ?
La pauvre bête dégringola
Comme une vraie grosse patate
Retombant alors… sur ses pattes,
(Ah non, pas sur son cul...)
Son beau poil noir tout hérissé,
Les griffes sorties, acérées.

je peux l’avouer, tout à l’heure,
On a eu une de ces peurs.
En tombant ainsi tout de go,
Il nous fit un triple salto
Arrière digne d’un pro,
C’est l’arrivée qui fut de trop !

Je goûtais fort sa pirouette,
La trouvant vraiment très chouette.
J’avais le cœur tout esbaudi,
Pour un peu j’aurais applaudi…
Mais non, je plaisante bien sûr,
Si… sur ma foi, je vous l’assure.

Savez-vous comment on l’appelle,
Le matou qui avait des ailes ?
Ah, depuis, il est devenu
Le beau Chachu, le chat qu’a chu.
Le chat qu’aurait dû trépasser,
Quand il a chu sur la chaussée.

  

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<< Ch.Broussas Chat Quachu
20/03/2023 >>
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dimanche 19 mars 2023

Ode à l'exil

        
« En perdant ma patrie, j’avais aussi perdu la tranquillité. »
Les Pontiques, Ovide

De Marbourg à Istanbul, Erich Auerbach 1936

Ville inconnue, là je ne suis qu’un étranger
Sans grand avenir et conscient d'avoir changé,
Orphelin de mon pays, craignant pour mon corps,
J’y avais laissé tous les miens, vivants et morts,
Pénible voyage qui a duré longtemps
Et m'a montré que rien ne serait comme avant.

Mes yeux contemplaient des monuments inconnus,
Mes narines respiraient des effluves sucrés,
Mon cœur se serrait sur ce que j'avais perdu,
Sur l’absence de tous ceux que j'ai tant aimés,
Sur cet exil si soudain, si traumatisant 
Où mon esprit ressassait le bonheur d'antan.

Là-bas aussi, j’étais devenu étranger,
Considéré comme un paria, un hors-la-loi,
Là-bas désormais, on ne voulait plus de moi,
Sur mes gardes, ne sachant plus à qui me fier.
Dans cette Allemagne, où était donc ma place
Et surtout pourquoi tant de haine envers ma race ?

Les bras broyés par le poids des lourdes valises,
Il s’arrêta, allant de surprise en surprise,
Levant des yeux curieux vers ce monde nouveau
Dont il se demandait s'il était vraiment beau

Puis prit la direction de l'université
En cherchant l'immeuble où il devait résider.


Désormais, elles sont bien toutes sa richesse,
Témoins précieux mais aussi source de tristesse,
Désormais, il est si seul, loin de son enfant,
De tous ses chers amis envoyés dans les camps,
Lui qui a refusé l’insupportable sort
D’être voué à la prison et à la mort.

Devant moi, trône la splendide mosquée bleue
Et ses minarets qui se dressent dans les cieux.
Les images s’entrechoquent, les rues bruyantes,
Istanbul, sa Corne d’or... ville si vivante.
Me voilà parvenu au bout de mon chemin

Et là va désormais se jouer mon destin.

Ici, en ce lieu retiré, lieu de quiétude
Où renaît en moi comme un goût de certitude,
Il me faut chercher dans la trame de l’Histoire
Tout ce qui constitue les ferments de l’espoir,
Ceux qui sont vraiment la base de la pensée

Et structurent les projets d'une société.


Ô mes très chers aïeux, reviendrai-je un jour
Me promener serein dans les rues de Marbourg,
Cette tragédie pourrait-elle s'oublier
Et son souvenir à tout jamais s'effacer ?


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18/03/2023 >>
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vendredi 10 mars 2023

Instantané

  

Gracile, elle se tenait près de la barrière,
le visage éclairé par un rai de lumière
Oblique, débusquant l’ombre dans un jeu de
Clair-obscur irisé ciblant sa main posée
Comme ça, nonchalamment sur une poignée,
Souriant, caressant sa coiffure à la mode.

Tout était calme dans cette vaste campagne
Qui m'apparut comme un vrai pays de cocagne,
 
Je la voyais, tapi derrière des halliers
À la fois ravi du spectacle et intrigué
Par son allure alanguie, son air naturel
Qui d’ici, me la rendait encore plus belle.

Je distinguais, à l’abri de buissons touffus,
Dans l’insolation d’une lumière crue
Le galbe de son corps, sa peau de figurine,
En contrejour se dessinait en opaline
Son teint diaphane qui s'inscrivait dans l’espace,
Son corps évanescent resplendissant de grâce,

Une épure, une silhouette intemporelle
Se profilant en relief dans le bleu du ciel.


Je la regardais ainsi, sans aucun bruit
Mais par un infime mouvement que je fis,
Elle tourna son visage dans ma direction,
Scruta l’espace de toute son attention,
Tout de suite sur ses gardes, le front plissé,
Inquiète comme un animal effarouché.
En silence, je quittai  alors mon affût :

Elle perdit soudain son petit air ingénu,
Le charme disparut et j'en fus fort ému :
Je l’avais perdue. Je ne l’ai jamais revue.

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<< Ch.Broussas Instantané
10/03/2023 >>
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jeudi 9 mars 2023

Un peu de franglais

 Un petit entraînement pour se mettre en jambes

        


Trouver un bon "
job" c'est pas facile , maintenant les "managers" sont souvent en "meeting" et on passe son temps en "brainstormings" ou en "débriefing" des "reportings" du mois précédent.

Heureusement que maintenant les  "computers" ne sont pas bruyants car, avec nos bureaux en "open space", c'est pas facile. On n'a même pas de "smoking place". Le midi on se fait avec les collègues un "burger" avec des "ships" grâce au "food truck" installé en face. Si on n'a pas trop faim, on demande un "doggy bag".

Mon boulot consiste à animer une "hot line" pour des "traders"... qui suivent le "market trade" et consultent leurs "followers".

Avant de quitter le bureau,  je prends toujours mon "smartphone" pour passer un "call" à ma femme. Elle doit être encore en train de faire du "shopping" et profiter des "discounts" ou du "black friday". Il y a des "shopping centers" près de chez nous et des "garden centers". Ou alors elle est partie dans une salle de "fitness" car, avec ce temps, c'est mieux "indoor".  Elle fait du "home training" avec sa "coach" perso .

           

Le "week end" c'est "cool" ... On fait du "jogging" ou un "trail " si on est en forme. Après j'aime bien rester en "sportswear" et faire un "brunch" le midi.

L'après-midi, on se met dans le salon très "cosy" pour notre moment de "cocooning".

On écoute souvent notre musique en "play list" et nos émissions préférées en "replay" et la radio en "podcast"... Certaines, malgré tout,  on les regarde en "prime time ". On se fait parfois une vidéo en "streaming" ou en "VOD on demand".

Les concerts, on les préfère en "live" ou "unplugged". C'est rare que j'achète encore des "singles" de mes chanteurs préférés. Pour les grandes occasions "coktails", "garden party" ou sorties en "night-club" on aime être bien habillé "fashion" mais tendance "vintage" tout en restant "in".

Ma voiture est toujours en "leasing",  jamais en "cash". J'espère que mes enfants pourront un jour faire  un "master" dans une "business school".

Ouf, on est arrivé à bout (pour l'instant ! Quand même, plus de cinquante occurrences pour une vingtaine de phrases... difficile de faire mieux... ou plutôt de faire pire ! Mais sans doute que justement, le pire est à venir.
Voilà pour aujourd'hui....."
bye"

* Voir aussi : Mots franglais --

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<< Ch.Broussas Franglais
08/03/2023 >>
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mardi 7 mars 2023

Poèmes Saint-Valentin

 OFFRANDE



En ce jour d’hommages
Je n’ai plus vraiment d’âge,
Je suis ton serviteur
En t’offrant tout mon cœur.

[Quatrain en hexasyllabes]

Voudrais-tu aspirer au graal
Ou voler jusqu’au Taj-Mahal ?
Ô non, point de coûteux diamants,
Ton petit cœur, tout simplement.

[Quatrain en octosyllabes]

Il n’est point d’amour en cage,
Je t’offre mon cœur en gage
Vois, il est ton apanage,
L’amour, sais-tu, n’a pas d’âge.

[Quatrain en heptasyllabes]

Voir aussi mon fichier : Saint-Valentin --

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<< Christian Broussas St Valentin
© CJB  ° 12/02/2023 >>
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Le goût de toi

   

C’est ainsi ma foi : j’ai le goût de toi ;
Parce que cette fois, j’ai trouvé ma voie :
Ça donne comme un goût d’éternité
Qui me fait l'effet d'un sublime été.

Qu’ajouter encore à cette évidence
Sinon que c’est comme une renaissance,
Et que dire d’autre que c’est ainsi,
Hasard ou miracle, que c’est la vie,

Que l’on se trouve parfois dépassés,
Comme débarrassés de son passé,
En échappant à toute résistance,
Prompt à abattre toutes nos défenses.

C’est ainsi bien sûr : J’ai le goût de toi,
Que c’est toi qui représentes ma voie,
Qu’il naît ainsi comme une certitude,
Parfait antidote à ma solitude.

Quand parfois je te regarde le soir
Je sais vers qui se portent mes espoirs,  
Pour le reste, je ne sais plus rien
Sinon que tu es bien mon destin.

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<< Ch.Broussas Le goût de toi
© CJB 02/03/2023 >>
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L’album de photos

   

Effeuille cet album, effeuille
Lentement chaque page, cueille
Simplement avec tous tes sens
L’impalpable d’une présence
Petit à petit, pas à pas
Loin des images du trépas.

Tourne et tourne encore ces pages
Qui figurent autant de passages
Pour relier les fils de la vie
Et tous les rêves poursuivis  
En retrouvant ainsi ses traits,
Tout ce qui faisait son attrait.

Des fils ténus mais si puissants
Et renforcés chemin faisant,
Tissés ainsi jour après jour
Tout au long de votre parcours,
qui fondent les joies indicibles
De ces moments imprescriptibles.

Ô Catharsis suggérez-vous
Avec une petite moue,
Agissant comme un sortilège
Quand peu à peu le cœur s’allège,
L’album se referme en soupirs
Qui emportent les souvenirs.

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<< Ch.Broussas • album photos
© CJB 02/03/2023 >>
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Le temps s'enfuit IV

 

Le temps de la sidération
Et des doutes, des pourquoi lui,
Puis Le temps de l’affliction
De celle qui fuit et nous fuit,

Vient le temps des questions,
Celles que l’on met de côté,
Que l’on n’ose pas se poser,
Dans une impossible équation.

Le temps de la libération
Lorsque l’on a tout traversé
quand vraiment on a épuisé
Toutes les autres solutions.

Oh, regarde, c’est ton héros,
C’est bien lui, là, sur la photo !

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<< Christian Broussas • 4 ans
© CJB  ° 18/02/2023 >>
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