Rimbaud à 17 ans Rimbaud à 37 ans
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Oh non, on n’est pas vraiment sérieux
Même quand on devient plus vieux,
En tout cas, pas plus qu’à dix-sept ans
Que l’on ait ou non toutes ses dents,
Eh oui, c’est ainsi mon cher Rimbaud,
Toi qui jadis, dit-on, fus si beau,
Lorsque la nuit tu faisais la bringue,
Que tu mettais tes plus belles fringues,
Qu’alors Verlaine jouait du flingue,
T’avais vraiment une vie de dingue !
Même quand on devient plus vieux,
En tout cas, pas plus qu’à dix-sept ans
Que l’on ait ou non toutes ses dents,
Eh oui, c’est ainsi mon cher Rimbaud,
Toi qui jadis, dit-on, fus si beau,
Lorsque la nuit tu faisais la bringue,
Que tu mettais tes plus belles fringues,
Qu’alors Verlaine jouait du flingue,
T’avais vraiment une vie de dingue !
Tout ça, diras-tu, n’est pas sérieux,
Malgré qu’on fasse ce que l’on peut,
Avec ces années, il faut biaiser
En essayant de se faufiler
Sur le boulevard du temps qui passe,
Anonyme, sans laisser de traces,
Hanter les chemins creux de l’Harar,
En goûtant les plaisirs les plus rares,
Jouer encore un peu les fêtards
Tant qu’il n’est pas encore trop tard.
Malgré qu’on fasse ce que l’on peut,
Avec ces années, il faut biaiser
En essayant de se faufiler
Sur le boulevard du temps qui passe,
Anonyme, sans laisser de traces,
Hanter les chemins creux de l’Harar,
En goûtant les plaisirs les plus rares,
Jouer encore un peu les fêtards
Tant qu’il n’est pas encore trop tard.
Toi qui as tricoté tant de poésies,
Qui est parti voyager jusqu’en Asie,
Étais-tu plus sérieux à dix-sept ans,
À naviguer ainsi sur ton bateau ivre,
Toi qui étais "l’homme aux semelles de vent",
Curieux de tout, pris par la fureur de vivre,
Étais-tu plus sérieux à trente sept ans
Si loin alors de tes illusions d’antan,
Revenu de tes formidables errances
Que tu voyais comme une nouvelle chance
Quand tu sillonnais Aden ou l’Éthiopie
En poursuivant alors d’autres utopies.
Qui est parti voyager jusqu’en Asie,
Étais-tu plus sérieux à dix-sept ans,
À naviguer ainsi sur ton bateau ivre,
Toi qui étais "l’homme aux semelles de vent",
Curieux de tout, pris par la fureur de vivre,
Étais-tu plus sérieux à trente sept ans
Si loin alors de tes illusions d’antan,
Revenu de tes formidables errances
Que tu voyais comme une nouvelle chance
Quand tu sillonnais Aden ou l’Éthiopie
En poursuivant alors d’autres utopies.
Dans la « nuit de juin… on se laisse griser, »
Jour gris d’octobre, on se laisse bercer
Par les beaux « tilleuls verts de la promenade »
Où on va jouer avec des camarades.
La douceur n’est pas ton fort et tu préfères
Les délires d’une saison en enfer
Qui te poursuivent et te poursuivront encore
Toi qui es enfin parvenu à ton port.
Ô, écrivais-tu, innocence, innocence,
Cette vertu perdue depuis la naissance…
Jour gris d’octobre, on se laisse bercer
Par les beaux « tilleuls verts de la promenade »
Où on va jouer avec des camarades.
La douceur n’est pas ton fort et tu préfères
Les délires d’une saison en enfer
Qui te poursuivent et te poursuivront encore
Toi qui es enfin parvenu à ton port.
Ô, écrivais-tu, innocence, innocence,
Cette vertu perdue depuis la naissance…
Alors, même au-delà de tes déraisons,
Pourquoi être sérieux en toute saison
Quand ces superbes tilleuls verts de l’été
Ne seront plus jamais ce qu’ils ont été.
Pourquoi être sérieux en toute saison
Quand ces superbes tilleuls verts de l’été
Ne seront plus jamais ce qu’ils ont été.
<< • Christian Broussas - Rimbaud - 19/01/2018 • © cjb © • >>
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