Guillaume de Machaut, le grand précurseur
Le mot Ballade désigne, au sens classique, un poème médiéval à forme fixe
composé de trois couplets et d'un quatrain ou demi-strophe (appelée
envoi), chacun des couplets se terminant par un vers refrain, reliquat
de la forme chantée des origines. Les strophes ont le plus souvent huit
ou dix vers développant des thèmes fort variés. On en trouve Les
exemples les plus importants se trouvent chez Guillaume de Machaut et Eustache Deschamps (fin XIVe siècle), Christine de Pisan et François Villon (début et milieu du XVe siècle) puis au XVIe Clément Marot mais la Pléiade va plutôt privilégier l’ode et le sonnet.
Brassens chante Villon
Au Moyen Âge, la ballade associe un texte à forme fixe et une musique spécifique. Par exemple, Guillaume de Machaut (1300-1377)
dont il existe une partition musicale pour 42 ballades sur les quelque
235 qu’il a écrites. Elle évoluera vers des formes diversifiées au
contenu romantique puis vers la chanson au rythme lent et mélodieux.
La structure de la ballade classique est basée sur trois huitains suivie par deux vers dont le dernier reprend le premier vers de la ballade. Elle est complétée par un refrain nommé envoi qui se présente sous forme d’un quatrain.
Soit au total 34 vers.
Les rimes sont de type ab ab ba ba ca et ac ac
pour l’envoi, soit trois rimes différentes, avec un vers qui revient à
la fin de chacune des quatre strophes. Autrement dit, les rimes soit,
pour chaque huitain, deux rimes croisées, une simple, l’autre inversée.
François Villon Iconographie médiévale
Comme un exemple vaut mieux que toute théorie, en voilà un de mon cru qui reprend la plupart de ces principes :
Ballade exotique
Oh oui, j’ai pas mal bourlingué
Sur les continents, en Afrique,
Égaré dans le Ténéré
Et même jusqu’en Amérique,
Là où il y a plein de fric,
Où je suis très vite passé,
Béat devant des sites uniques
Que par-dessus tout j’ai aimés.
Tout au long de ma pauvre vie
Oh oui, j’ai pas mal bourlingué !
Oh, que j’ai pu en côtoyer
Des gens plus ou moins sympathiques,
Des jeunes, des vieux, des paumés,
Des rigolos vraiment uniques,
Et même des types très chiques
Qui vous offrent leur amitié
Sans jamais un brin de critique.
Et j’allais hiver comme été
Tout seul ou avec des amis
Oh oui, j’ai pas mal bourlingué !
J’en ai traversé des contrées,
Sillonnant le golfe persique
Dans tous les pays pétroliers
Jusqu’au désert arabique,
J’ai vu des filles magnifiques
Au corps si joliment sculpté,
Dans des pays asiatiques
Aux douces lumières diaprées
Qui ont un goût de paradis.
Oh oui, j’ai pas mal bourlingué !
Du Belley, après l’Italie
Revint dans son petit Liré
Sans éprouver de nostalgie...
Oh oui, j’ai pas mal bourlingué !
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