Le lave linge
Notre nouveau lave-linge est formidable : une fois la lessive terminée, il m'appelle "Christian, Christian, vient vite m'étendre, vient vite !" "Oh oui, avec les épingles à linge !"

Si vous oubliez une opération, il vous appelle d'une voix suppliante : "Oh, viens m'essorer, encore, encore..." On n'arrête pas le progrès.

Prenez bien le modèle français, parce qu'en Chinois, cela fait : "Tchin, tchin, ping pong ! " et ça ne va pas du tout. Et puis, il parait qu'avec le modèle chinois, quand on fait une lessive de blanc, le linge ressort jaune... alors méfiez-vous !

De toute manière, on sait qu'il vaut bien mieux laver son linge sale en famille.
Prenez bien soin de vous.

Histoire de graphie
Figurez-vous, voilà  ma femme partie au diable vauvert se faire faire une mammographie... alors que je pourrais lui faire la même chose à la maison! La plotographie -ou tripotographie- c'est la même chose, avec les photos en moins... mais on peut facilement y remédier... enfin presque... car seule la première est remboursée par la Sécu.
Sacrée Sécu, une bonne plotographie et hop, elle transmet directement le dossier à  la CAF... ils sont forts quand même à  la sécu !

Sacré Korrigan !

La fille montre à sa mère un ventre qui, curieusement, s’est arrondi. La jeune fille, devançant sa mère :
- Regarde ce qu’il m’a fait le Korrigan, maman… pendant que je dormais !
(… pendant que je dormais, chante Moustaki… il est trop tard…)
- Le Korrigan, s’exclame la mère, es-tu sûre ma fille ?
- Mais, mère… dit-elle en rosissant.
- Ne serait-ce point plutôt le Pierre, le fils de notre voisin ? Un sacré Korrigan celui-là, tu peux m’en croire !
- Oh, maman… redit-elle en  rougissant.
- Et d’après toi, comment est-ce donc arrivé ?
- Oh, oh, oh mère, en vérité, je ne sais… les pouvoirs magiques du Korrigan, très certainement…
- Ma fille, le coup (si j’ose dire), le coup de la Vierge Marie, on nous l’a déjà fait une fois, ça suffit, on a compris.
- Mais… maman…
- Il n’y a pas de "mais…" Cette fois, il y aurait récidive.
- Oh mon Dieu, mais que vais-je devenir ?
- Laisse le bon Dieu en-dehors de cette histoire et demande au Korrigan de te payer une pension alimentaire.
- Mais… je ne le connais pas…
- Vraiment, tu n’en a aucune idée ?
- Aucune. Il n’est peut-être même pas d’ici.
- Qu’est-ce tu faisais avec Pierre l’autre jour sur le tas de fumier ?
- Heu… sur le tas de fumier, tu es sûre… On cherchait des vers pour que Pierre puisse aller  à la pêche.
- Ah ça, pauvre de nous, pour pêcher, il a pêché le Pierre. Pour sûr, il a très bien pêché et la prise a été de taille !
- Oh non, c’était de tout petits vers, gros comme des vermisseaux. (Elle montre d’abord petits puis qui grossissent) Enfin, certains étaient plus gros que d’autres.
- Et dis-moi, c’était quel genre de pêche ?
- Heu… c’était l’époque de la pêche aux moules.
- Eh bien, en parlant de moules, la tienne est dans un drôle d’état ma fille !
- Mais… maman… dit la fille d’un ton implorant.
- Des vers pour pêcher la moule, c’est nouveau.
- Oui, c’est la spécialité de Pierre.
-Peut-être bien une spécialité qui nous vient des Amériques. ?
- Il ne m’en a rien dit.
Pas très causant le Pierre mais très actif.
Ah, dit la fille en se regardant, j’ai sans doute un peu épaissi ces temps-ci.
- Je ne connais pas la taille de ces fameux vers mais la tienne en a pris un coup !
- Oui, un coup du sort, voilà tu as raison, un coup fourré de Korrigan !
- J’espère que tu ne vas pas nous faire un petit Korrigan, il y a assez d’illuminés comme ça dans la famille !

Petites histoires
Que dit un émir qui n'a plus rien à  se mettre ? --> "Mon Dieu (ou par Allah), je suis à  bout d'habits !"
* Pour Bachar al-Assad, les frappes britanniques en Syrie sont "illégales" ! Mais quelle différence avec des bombes légales... à moins que ce ne soit marqué dessus! Ah, les bombes légales tuent légalement.
* S'il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible. (Robert Musil)
* comme l'a dit Goethe, « tout ce qui est parfait dans son genre transcende ce genre pour devenir quelque chose d'autre, d'incomparable. » En matière de perfection, ce qui est n'est plus, autrement dit, tout est vraiment dans tout ou plutôt, le tout parfois engendre le rien et le oui est un non. Mais l'histoire ne nous dit pas si le non peut se transformer en oui. Misère de la dialectique. (Misère, misère... Coluche)  
* Blanche neige et les 7 mains

- Oh, mais tu n’es qu’un gros cochon !
-Ah ah ah… enfin un compliment !

- Et après 40 ans de vie commune, vous vous aimez toujours, vous vous dites toujours des mots tendres, chaque jour. Ah oui, mais quoi par exemple ?
- Heu… chaque jour… par exemple quand elle me dit « à table » ! Alors là, pas question de faire traîner, j’arrive ventre à terre (enfin presque), des fois qu’elle s’avise de changer d’avis !

- Ah, le soir, j’adore qu’elle me fasse des papouilles, me masser le cou et la tête de ses mains douces… c’est autre chose que de se prendre la tête… sans les mains.

* Mais pourquoi diable les femmes râlent-elles si souvent ?
- si les "roux pètent", les "rousses pètent" ou parfois aussi les "rousses s'caillent" !
C'est pourtant simple à comprendre !

Le dessert de Mirza
Pauvre Mirza qui dépérissait à vue d’œil, de jour en jour, tant que Marie sa maîtresse se résolut à l’emmener chez le vétérinaire. Après un examen minutieux, le vétérinaire, sceptique, propose à Marie de l’opérer en urgence, ayant décelé un blocage stomacal.

Le lendemain, Marie, inquiète revient à la clinique. Tout s’est bien passé mais le vétérinaire a une drôle de mine qui surprend Marie.
- « Vous me cachez quelque chose docteur, je le sens. »
- « Pas du tout chère madame, lui rétorque le vétérinaire, mais j’ai néanmoins une petite surprise pour vous, un petit cadeau à vous remettre de la part de Mirza.
 »

Et il exhibe une petite culotte tout en dentelles, dans un état lamentable... que Mirza avait dû prendre pour une friandise !

Ah, ah… sacrée Mirza !
- « L’intérêt, persifla le vétérinaire devant la mine réjouie de la secrétaire, c’est que la prochaine fois que vous égarez votre culotte, appelez Mirza à la rescousse : "cherche, cherche Mirza, cherche ma petite culotte, mais fais comme le chien truffier, ne la mange pas !" »   

En attendant, Mirza n’en menait pas large et baissait la tête d’un air penaud.

La blonde qui bégaie

C'est l'histoire d'une blonde qui bégaie et va passer un entretien d'embauche. Pendant l'examen, l'un des responsables lui demande :
- Selon vous, quelles sont vos principales qualités ?
- Oh, c'est fa, c'est fa, c'est facile, répond-elle. Je vais vous mon, vous mon, vous montrer mon cu, mon cu, mon cu...rriculum vitae. Vous, vous, vous verrez, vous ne se, se se serez pas déçu.
Et alors dit sa copine qui brûlait de connaître la suite ?
- Ben, ils m'ont dit que, que je pou, je pou... je pouvais disposer.
Par contre, ce que je peux vous dire, c'est qu'elle a finalement été embauchée pour "son aptitude  à la communication" paraît-il.
Comme quoi la communication est vraiment une vecteur essentiel de la compétence. (Ne l'oubliez jamais, ça peut servir)
A noter aussi que dans le mot COMMUNICATION, il y a NIQUER. Pur hasard étymologique bien sûr.

La dot
La mère de la jeune fille à son (futur) gendre :
- Vous voulez que je vous donne la main de ma fille’, monsieur, eh bien, j’y consens volontiers.
- Ah madame, vous ne pouviez me rendre plus heureux, j’aime votre fille, sa main… et tout le reste.
- Mais… puis-je vous demander quelle sera sa dot ?
- Ah, ah, vous êtes un coquin, vous aurez ma fille toute nue, monsieur, sans un centime !
- Entends-tu chérie ce que dit ta mère, il faut que je te prenne toute nue.
- Ben oui, bafouille la demoiselle, rougissante de confusion.
- Et bien, qu’attends-tu ma chérie, je dois te prendre toute nue… C’est la condition mise par ta mère et je ne peux y déroger.
 - Ah, ah, bredouille-t-elle toujours confuse.
- Et bien, déshabille-toi !

Porter sa croix

À la croisée d’un chemin, passant devant une croix avec son Christ cloué dessus, je l’entendis m’interpeler.
- Au lieu de faire l’indifférent, tu ferais mieux de m’aider à porter ma croix.
- Ho là, ho là, répondis-je, comme dit le proverbe, chacun pour soi et dieu pour tous…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase qu’il m’apostrophait sans ménagement, me jetant un œil mauvais, par dessous.
- N’as-tu pas honte de repousser ton prochain comme tu viens de le faire, égoïste !
Voilà qu’il me sermonnait maintenant.
- Oh la, oh la, égoïste et puis quoi encore. Et toi, m’as tu déjà donné un coup de mains ?
Et je poursuivis mon chemin sans attendre une réponse dont je devinais la teneur.
Quelques jours plus tard, je repassai devant la croix et lui faisant un petit signe de politesse mais il me battit froid, refusant apparemment de m’adresser la parole. Je n’en fis pas cas mais quand même, quel sale caractère ce Jésus, son père Joseph a dû en baver avec un gosse pareil.

J’eus beau lui faire des signes d’amitié en passant, il persista à me bouder et à rester muet à mon approche. Lui, muet comme une carpe alors que partout on dit que le Christ est toujours en train de crier. Si, si, je dis bien de crier.
Vous ne me croyez pas alors écoutez, partout ici ou là, dans les églises, tout le monde dit : « Jésus crie, Jésus crie ! » mais diable, après est-ce qu’il crie comme ça !

   

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