samedi 14 novembre 2020

Gagner son paradis

        

Cela faisait un certain temps que je soupçonnais ma femme d'avoir une relation extra conjugale.

 Je suis donc rentré chez moi à l'improviste et, évidemment, je l'ai trouvée complètement nue sur le lit. J'ai immédiatement fouillé l'appartement pour trouver le coupable, en vain.
Et puis je me suis souvenu que, habitant au 15ème étage d'une tour, nous disposions d'un petit balcon.

J'ai donc ouvert la porte-fenêtre et c'est là que j'ai vu cet homme, suspendu dans le vide et s'agrippant à la rambarde du balcon. Je lui ai piétiné les mains pour qu'il tombe mais il tenait bon.
Alors je suis parti chercher un marteau. À grands coups sur chaque main, il a fini par lâcher prise. Mais un arbre a amorti sa chute. Voyant qu'il bougeait encore, j'ai attrapé le réfrigérateur de la cuisine et je l'ai fait basculer sur cet individu.

L'effort a été si violent que j'ai succombé à une crise cardiaque.
Et donc me voilà...

 - Ah bon ?, répond Saint Pierre, très intrigué sur un ton ironique. Et poussant un soupir : C'est bon, c’est bon, vous êtes admis au Paradis.

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Un deuxième type se présente peu après et commence à raconter l'histoire de sa mort à Saint-Pierre.

Voyez-vous, commence-t-il, j'étais en train de repeindre mon balcon au 17ème étage d'une tour. Soudain, mon tabouret a vacillé et j'ai basculé dans le vide. Mais heureusement, j'ai pu miraculeusement me rattraper à un balcon deux étages plus bas.
Je pensais être sauvé quand le propriétaire de ce balcon a commencé à me piétiner les mains, puis à me casser les doigts à coups de marteau.

 Il était fou ce type, dans une rage terrible, furieux que je m'accroche à son balcon. Et, pire, lorsque j'ai lâché prise, comme je ne n’étais pas encore mort, il m'a balancé son frigo sur la tête pour m'achever…
Voilà Saint-Pierre ce qu’il m’est arrivé.
C’est complètement dingue...

- Oui, j'ai entendu parler de cette histoire, lui répond Saint-Pierre en soupirant, vous pouvez entrer au Paradis...

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Un troisième type arrive et commence à son tour son récit à St Pierre :

- Moi, je n’ai rien compris, franchement, je ne sais pas comment tout ça est arrivé. J'étais caché à poil dans un frigo…

Et Saint-Pierre le regarde l’air vraiment désabusé en lui disant : « Ça va, ne m’en dites pas plus, je connais la suite… vous pouvez entrer au paradis ! »

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<< Christian Broussas • Saint-Pierre © CJB  ° 07/10/ 2020  >>
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mercredi 11 novembre 2020

C’était par un soir d’été

          

« En sondant ces mots un soir d’été… » (Victor Hugo)

C’était hier par un soir d’été,
Le ciel comme un rideau déchiré
Rougissait dans un temps étiré
Qui n’en finissait pas, prolongé
Par la tiédeur de la soirée.
Mais que cache une telle beauté ?

Une joie de sentiments diffus,
Comme une petite bouffée d’air
qui nous renvoie sa part de mystère,  
Et la nostalgie de ce qui fut,
Peut-être… ou alors bien autre chose, 
Une respiration, une pose
Pour pouvoir magnifier chaque instant.
C’est sûr, je n’en demandais pas tant.

C’était de ces moments indicibles
Qui nous rendent parfois plus sensibles,
Si particuliers et si précieux
Que parfois nous offrent les cieux.
C’était de ces moments en instance
Où rien n’a plus vraiment d’importance,
Où quand tout est serein et tranquille,
Il semble que tout devient facile.

       
                                              Lilas des Indes "Soir d'été"

Où peut bien se cacher la beauté,
Chimère si souvent caressée
Mais si difficile à approcher,
Qu’on ne cesse jamais de traquer,
Elle est comme ces poissons fuyant
D’un seul coup, d’un simple mouvement,
Qui glissent entre les doigts, doucement
Sans aucun bruit, sans tremblement,
Comme d’évanescents souvenirs
Qu’il est vain de vouloir retenir.

C’était par un de ces soirs d’été
Où plus rien ne compte en vérité
Qu’un doux sentiment de plénitude
Où se noient les belles certitudes
Soumises au caprice du vent
Qui se désagrègent au fil du temps.

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<< Christian Broussas • Soir d'été © CJB  ° 09/09/ 2020  >>
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Que peut l'amitié...

« Tout feu s'éteint, puisqu'il peut s'allumer. »
L'ami d'enfance - Marceline Desbordes-Valmore

Ô mon ami, fasse que ma prière
T'apporte quelques rais de lumière,

Déchire un peu le voile de la nuit,
Te rappelle ce qu'était notre vie.


Tous les crédos, les recours à la foi
Ne pourront effacer tous les pourquoi,
Combler en nous ce vide de l'absence
Ni parvenir à lui donner un sens.

Que peut l'amitié contre le destin,
Le sort cruel qui fut alors le tien,
Que peuvent les rappels de la mémoire

À tous les songes creux d'un vain espoir ?

Que peut faire toute ma compassion
Contre la pression de la raison,
Mes yeux sans pleurs désormais, des yeux vides
Qui cherchent encore ton regard livide ?

Je voudrais te dire en toute conscience
Que la vie doit bien avoir un sens
Mais mon cœur a beaucoup trop de chagrin
pour que j'y aperçoive un lendemain.

Que peut l'amitié contre le froid de la tombe
Et le sentiment fugace que tout succombe ?
Que signifie cette lueur, ce fol espoir
Quand peu à peu s'éteint la lumière du soir ?

Ô mon ami, je voudrais ces vers éternels
Gravés dans le marbre d'un amour fraternel,
Mais déjà dans mon cœur ton image faiblit
Et le tenace travail du temps s'accomplit.

  

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<<Christian Broussas • Notre amitié © CJB  ° 29/09/ 2020>>
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mardi 10 novembre 2020

Lettre de Madame de Sévigné

     Madame de Sévigné                

           Lettre de Me de Sévigné à sa fille, Me de Grignan
       Le jeudi 30 Avril 1687

Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
>   Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.

>  Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoit à nos repas qu'il nous fait livrer,
> Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations
> d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.

> Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
> Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, "Les animaux malades de la peste" : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».
>
> Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
>
>    Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »


>

Madame de Sévigné et sa fille madame de Grignan 

> ... Belle lettre n'est-ce pas... mais trop belle pour être vraie. Et en vérité, c'est un pastiche ! Talentueux certes, mais avec quelques défauts.

Le pasticheur a commis quelques erreurs :
- Mazarin ne pouvait guère prendre des mesures en 1687 pour lutter contre l'épidémie puisqu'il est mort en 1661.
- Vatel quant à lui, censé pourvoir à ses repas, est décédé en 1671.
- Apparemment, aucune épidémie n'a eu lieu à Paris en 1687.
- La pièce de Pierre Corneille a été représentée en 1644 et n'a vraisemblablement pas connu de nouvelle représentation 43 ans plus tard.
- Il n'y a guère que la fable de La Fontaine qui colle avec la réalité puisqu'elle date de 1678.

Avec un peu plus de recherches historiques et quelques références plus appuyées, notre sacré pasticheur aurait bien pu nous bluffer !
A moins qu'il n'ait sciemment glissé quelques erreurs dans son texte. Le choix de la pièce de Corneille Le MENTEUR n'est certainement pas anodin et dû au hasard.

          
Les animaux victimes de la peste

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<< Christian Broussas • Me de Sévigné ? © CJB  ° 04/10/ 2020  >>
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Joël et Milou

     

Deux nanas et leurs mecs rêvent tout haut à l’endroit où elles se sentent vraiment le mieux.
Mutine, Florence dit à sa copine : «  Tiens, on va jouer à un petit jeu : Où est-ce que tu te sentirais vraiment le mieux ?
Après un petit instant de réflexion, Chantal lui répond : « Ah, moi, attends un peu, oui, ce serait pendant les vacances, allongée sur une plage en train de me faire bronzer…
Florence ajoute en commentaire : « Oh oui, je te vois bien avec les pieds dans l’eau et la tête au soleil. »
Et son copain Joël d’ajouter : « Et la chatte à l’air aussi » sous les rires de son pote Milou.
- Et ça vous fait rire les mecs ! constate Chantal avec un sourire malicieux tandis que Florence fait semblant d’être outragée.

Florence, la nana de Joël, qui veut absolument reprendre la main, lui demande :
- Et toi mon chéri, où est-ce que tu te sentirais le mieux.
Et Joël sans se démonter : « Mais ma chérie, bien sûr c’est entre tes cuisses… j’y passe des moments merveilleux… et j’y fais des séjours prolongés… le nirvana.
Là, il est prudent de ne rien ajouter, pas parce qu’il n’y a plus rien à dire mais parce que c’est une question de survie.

Milou, jamais en vaine de blague, enchaîna sur une courte histoire de son cru : « C’est comme cette manie des femmes de toujours poser des questions absolues, surtout quand les mecs se sentent bien et ne pensent à rien : "Ô mon chéri, est-ce que tu m’aimes ? Est-ce que tu m’aimes vraiment ?"
Le chéri en question qui sent bien qu’il faut aller dans son sens pour être peinard, lui répond invariablement sur un ton qui se veut rassurant :
- Mais bien sûr ma chérie que je t’aime…
Et bien sûr la fille le crut.
Et bien sûr, il était cuit. »
Ce qui fit tout juste sourire les filles.

Sans se démonter, il enchaîna sur une nouvelle histoire.
- C’est l’histoire d’un mec qui dit à une femme qu’il ne connaît pas : « Oh chère madame, mes compliments, vous avez un très beau cul ! » La femme, rouge de colère et de confusion, le voua aux gémonies et le traita de tous les noms d’oiseaux.
Ce même mec alla vers une autre nana et lui tint ce langage : « Oh chère madame, mes compliments, permettez-moi de vous dire que vous avez un très gros cul ! Il possède vraiment une ampleur magnifique !»
La femme, aussi rouge de colère et de confusion que la précédente, le voua aux gémonies et le traita de tous les noms d’oiseaux.
Morale de ma fable : Faites à une femme des compliments ou dites-lui des insanités, peu importe, vous aurez toujours tord, alors parlez-lui donc plutôt de la pluie et du beau temps. De toute façon, ce sera alors de la faute de la météo !

Allez, faites pas cette tête les filles ; Juste une petite dernière pour me faire pardonner.
Cette fois, la dame est chez son docteur qui l’ausculte et lui dit :
- Vous me faites une crise aiguë d’appendicite madame.
- Ah, une crise aiguë dites-vous ?
- Oui madame, je vous le confirme, une crise aiguë.
- Ah, et c’est grave docteur ?

     
Les nanas de Niki de Saint-Phalle

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<< Christian Broussas • Milou et Joël © CJB  ° 04/10/ 2020  >>
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Cocasseries de la langue française

 Pour apprivoiser les mots il faut les soupeser, apprendre leur histoire, et puis jouer avec eux, sourire avec eux.
Derrière des mots à priori sérieux, on découvre parfois de petits farceurs.

                                                         

En France, pour l'orthographe, il faut s'accrocher. Jugez un peu :
* Persifler ne prend qu'un "f" et siffler en prend deux.
* Hutte a deux "t", mais cahute, un seul, ainsi que gargote, paillote et belote.

* On écrit traditionnel mais traditionaliste, millionième mais millionnaire, Patronat et patronner, déshonneur et déshonorer. Souffler nous joue le même tour avec boursoufler (mais souffler n'est pas jouer ...), aromate et arôme, drôle et drolatique, grâce et gracier, détoner et détonner.

* Fantomatique n'a pas d'accent circonflexe, alors que fantôme en a un.

* Les maris peuvent être marris. Les maris des Lapones et des Lettones ont raison d'être marris puisque leurs charmantes épouses ne sont gratifiées que d'un "n", contrairement aux Bretonnes, Gasconnes, Teutonnes et Berrichonnes.

                           

Les mots épicènes

Pour les humains la vie est relativement simple quand nous nous présentons : "Bonjour madame ou Bonjour monsieur", mais imaginez ce qui se passe chez les animaux qui portent le même nom quel que soit leur genre (épicène) :
"Bonjour ! Je suis une souris.
- Génial ! Je suis "un" souris ! On danse ? " 

Alors que le chien a sa chienne, le chat sa chatte, le canard sa cane, la grenouille, l'autruche, le cafard et des centaines d'espèces animales n'ont qu'un genre. Ce qui est vache (sic), c'est que certains animaux tels la mouette, la pie, la mite, la truite ou la panthère se retrouvent sans maris alors que d'autres ont le problème inverse, comme le blaireau, l'asticot, le lézard, l'éléphant, le bar, le crabe, le putois ou le serpent. Bref, tout cela me paraît très injuste et difficile à vivre et je ne parle pas de la crevette pour qui ... c'est le bouquet !

Le seul qui s'en tire bien, c'est encore l'escargot qui, pas fou, a choisi la neutralité en étant hermaphrodite.

Les "mnémots-techniques"

Je me souviens que je n'aperçois qu'un "p" à apercevoir.
Je me souviens que je n'attrape qu'un "p" à attraper.
Je me souviens qu'on ne peut mourir qu'une fois, mais qu'on peut se nourrir plusieurs fois.
Je me souviens que le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme.
Je me souviens que le chapeau du boiteux est rangé dans sa boîte. On met un chapeau sur la tête, un couvercle sur la boîte, un toit sur le château, sur l'hôtel, sur l'hôpital, mais celui du chalet a été emporté par l'avalanche.

                              

Curieuses associations

Il y a des cocasseries qui me titillent parce qu’elles compliquent l’usage de la langue mais il y en a d’autres qui m’enchantent, surtout celles où l’on trouve associés des mots qui n’ont rien en commun.

* Que font le vélo dans la tête, lestomac dans les talons, le poil dans la main, les pieds dans le plat, les fourmis dans les jambes, le soupçon dans le lait ?
* Et la vessie avec la lanterne, le fusil avec le chien, le bois avec le chèque, la grimace dans la soupe, le chat dans la gorge, la confiture chez les cochons et le rubis sur l’ongle ?
* Vous ai-je mis la puce à l’oreille ?
    
             

Vous pleurez quand vous épluchez les oignons ?

Non, parce que vous les pelez.
Peler et éplucher sont certes synonymes mais avec une légère nuance : quand on épluche, on nettoie en enlevant les parties mauvaises, quand on pèle on enlève les parties inutiles.

On pèle une banane mais on épluche une pomme de terre. Alors ? Pèlerait-on les fruits et éplucherait-on les légumes ? Ce n’est pas si simple.
Je pèle les pommes, les poires et les scoubidous mais j’épluche les marrons qui sont des fruits.
J’épluche la salade, mais si !
De toutes façons, si c’est trop compliqué pour vous, mangez des fraises et n’épluchez pas trop ce texte.

                                                   

Les mots masculins en « E »

J’ai du mal à mettre un  à la fin du mot pygmée, surtout quand je parle de l’homme. Ce "e" lui donne un petit côté efféminé qui ne lui sied guère.

Pourtant, j’ai repéré une trentaine de cas similaires qui ne me posent pas de problèmes particuliers : lycée, apogée, périnée, musée, macchabée, trophée, colisée.

Quant à gynécée dont le "e" est plus que justifié dans le cas d’un appartement réservé aux femmes, on peut s’étonner de cette nouvelle incohérence : on dit un gynécée.
Je propose donc pour faire bonne mesure d’écrire dorénavant : "une" eunuque.

                       

Prononciation et écrit

Certaines lettres doivent avoir l’impression de ne servir à rien : prenez le "p", il doit se demander ce qu’il fait dans baptême, dans drap, le "g" au milieu d’amygdale et de sangsue, le "d" à la fin de bond, de nid et nœud, le "c" d’escroc, de blanc ou de tabac ; des mal lotis.

Le "z" est particulièrement découragé : « Que diriez-vous si comme moi vous étiez ignoré dans les conjugaisons ? Vous ronchonneriez, vous protesteriez même ! »
Réponse du "x" : « C’est bien fait, il n’avait pas à prendre ma place dans deuxième ! »

                                               

Pour rentrer chez soi

Vous habitez encore chez vos parents ? Mais où ? En ville ? Une métropole ? Une ville nouvelle ? Dans une agglomération ? En banlieue ? Dans une cité ? Un hameau ? Un bourg ? Un village ? Une bourgade ? Une commune ? Un lieu-dit ?
Bref, en France pas besoin d'avoir 2,5 gr d'alcool dans le sang pour ne plus savoir où l'on habite.

Et comme disait Pierre Dac : « Pour rentrer chez vous, une seule adresse : la vôtre ! »

                       

Les mots remis à leur place

Un jour triste, avec parapluie et sans soleil, n'est pas un triste jour surtout si on vient de gagner au loto.

Un pauvre homme, ô combien malheureux parce que sa femme, quoique sage-femme n'est pas forcément si sage, n'en est pas pour autant un homme pauvre (surtout s'il vient de gagner au loto, lui aussi). Mais il y a des chances pour qu'un homme brave (croix de guerre 39-45) soit aussi un brave homme. Il aime les belles filles à l'image de sa belle-fille qui lui a donné de jolis petits-enfants qui adorent jouer au jardin avec des enfants petits. Son seul problème, c'est son gendre agriculteur toujours de bonne humeur mais ce gai laboureur, d'après certaines rumeurs glanées au Café du Commerce, serait aussi un laboureur gay !

              

Mots destinés à devenir obsolètes

On peut imaginer que dans quelques années un amateur d'opéra, après avoir écouté Carmen, ira sans doute regarder dans le dictionnaire ce qu'est une cigarière. Dieu ne fumera plus de havanes, comme chantait Serge Gainsbourg, et Georges Brassens aura troqué sa pipe contre des patchs.

Disparus les débits de tabac, cendrier, porte-cigarette, nicotine, chique, pipe, briquet, fumoir, buraliste, allume-cigare, coupe-cigare, tabagie, fumée, bouffarde, clope, mégot etc ....

Il nous restera la carotte des champs et non plus des villes, le caporal, et peut-être encore, mais allez savoir avec ces empêcheurs de fumer en rond, la blague .... à tabac.
Paix à leurs cendres !

                                         

Des mots difficiles à localiser

Si nous ne sommes pas les champions du monde de la géographie, c'est peut-être parce que l'on devrait d'abord balayer devant notre porte.

Comment imaginer que les Guingettois soient les habitants de Bourg-Madame, les Caladois les citoyens de Villefranche-sur-Saône, que Charleville-Mézières compte plus de 55.000 petits Carolomacériens et que les résidants de Château-Arnoux sont des Jarlandins ?

Les Barisiens ne sont pas les habitants enrhumés de la capitale mais ceux de Bar-le-Duc, les Lurons sont les heureux habitants de Lure, joyeux au même titre sans doute que ceux de Joué-l'Abbé; j'aurais aimé vivre à Sainte-Adresse pour être Dionysienne, au Château-d'Oléron pour être Châtelaine, mais surtout pas à Poil, pour ne pas être "poilue" !

Des mots exquis      

Inouï ! Qui ? Le tréma. Rendez-vous compte, voilà un diacritique (si ! si ! c’est son nom) qui n’en fait qu’à sa tête en jouant sur les nerfs de ceux qui se risquent à décliner des mots comme exiguïté, contiguïté, et ambiguïté.

En fait, c’est très simple, on écrit ambigu, exigu, continu, et ambiguë, exiguë et contiguë …
Je tenais simplement à mettre les trémas sur les "e".

            

Il y a des piles qui s’usent parce que l’on s’en sert. Il en est de même pour quelques mots, si usés qu’ils rétrécissent. Nos ados ont trop ouvert le frigo pendant les pubs de la télé au lieu de travailler sur leurs ordis au retour des virées à moto en sortant des restos, des discos, voire des cinés porno au grand dam de leurs profs qui préfèreraient les voir ouvrir leurs dicos.

                                               

Sens contradictions

* amateur qui peut signifier « connaisseur » tout comme « débutant »
* apprendre qui peut signifier à la fois « acquérir des connaissances » ou « donner des connaissances à quelqu’un »
* hôte qui désigne à la fois « celui qui invite » et « celui qui est invité »
* louer qui peut signifier « donner à loyer » ou « prendre à loyer »
* unisexe qui veut à la fois dire « où les sexes sont séparés » et « où les sexes ne sont pas séparés »
* D’autres mots sont concernés par ces contradictions tels les mots qui ont un sens obtenu par ironie : champion en est un exemple.

                                            

Curiosités linguistiques

L'anagramme de "chien" fait "niche"
Et "Chine" aussi. Et c'est bien connu, les Chinois mangent des chiens. CQFD.

Le plus long palindrome (mot que l’on peut lire dans les deux sens) de la langue française est "ressasser ". 
Le mot "triomphe" ne rime avec aucun nom commun de la langue française.
Pareil pour le mot "belge". Une certaine forme de vengeance, sans doute. Il en va de même pour "quatorze", "quinze", "pauvre", "meurtre", "monstre", "goinfre", "simple", ou "larve".

"Squelette" est le seul mot masculin qui se finit en "ette"
"Institutionnalisation" est le plus long lipogramme en "e" (c'est-à-dire qu'il ne comporte aucun  e).

L’anagramme de "guérison" est "soigneur " . 
Le caractère "ù" n’apparaît que dans le seul mot "". Il possède pourtant une touche de clavier à lui tout seul.
"Endolori" est l'anagramme de son antonyme "indolore"
Ce qui est paradoxal.

"Délice", "amour" et "orgue" ont la particularité d'être de genre masculin et deviennent féminin à la forme plurielle.
Toutefois, peu sont ceux qui acceptent l'amour au pluriel. C'est ainsi.

"Oiseaux" est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x]
"Oiseau" est aussi le plus petit mot de langue française contenant toutes les voyelles.

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<< Christian Broussas • Cocasseries © CJB  ° 04/10/ 2020  >>
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Système bancaire et blanchiment

 Fraude : Blanchiment de sommes considérables par des banques internationales

Depuis quelque temps déjà, plusieurs grandes banques étaient placées dans le collimateur du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank, et Bank of New York.

La fraude, basée sur le blanchiment d’argents sale a transité par les plus grandes institutions bancaires du monde entre 1999 et 2017 et s’est déroulé sue une vingtaine d’années, entre 1999 et 2017. Une gigantesque investigation conduite par 108 médias internationaux de 88 pays.

         

Par ces institutions financières ont ainsi transité des profits provenant de la drogue, des fortunes détournées des pays pauvres et des économies détournées selon une technique dite système de Ponzi qui consiste à payer des intérêts à des clients, financés sur les fonds investis par les nouveaux clients, système qui a évidemment ses limites ;
(voir l’affaire Bernard Madoff découverte en 2008 ou les affaires françaises plus anciennes,  L'affaire Hanau en 1928 et L'affaire Stavisky en 1934)

         

L’investigation a permis de mettre en lumière les méthodes plus que douteuses des cinq grandes banques, accusées d’avoir continué à faire transiter des capitaux de criminels présumés, et ce même après avoir été poursuivies ou condamnées pour faute financière. Le montant des transactions incriminées portent sur 2.000 milliards de dollars.
Les réseaux par lesquels l’argent sale circule dans le monde ont pris une importance sans commune mesure.

Comme évidemment, les banques incriminées s’en défendent, dites être conscientes du problème au point d’avoir resserré leurs contrôles et, clause de style, « attentives au respect de leurs responsabilités et de leurs obligations ». Ce qui fait bien rire et ne veut rien dire.



En fait, elles daignent faire un peu de communication (ça ne coûte pas cher) et savent très bien qu’elles ne risquent pas grand-chose et qu’il suffit de lâcher un peu de lest pour calmer l’opinion publique, lui seriner que le système financier est sain dans son ensemble et que le travail remarquable effectué par le Consortium international des journalistes d’investigation prouve que le système financier international est sain et leurs intitutions transparentes.

         

 Un peu de poudre aux yeux ne mange pas de pain et, l’actualité étant ce qu’elle est, demain sera un autre jour.  

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vendredi 5 juin 2020

Question de bon sens

 Une bonne dose de bon sens vaut mieux que théorie et mathématiques ! 

> > > > > Le problème à résoudre :

À sa mort, un fermier laissa en héritage  dix-sept (17) chevaux à ses trois fils.
Dans son testament, le père a ainsi défini le partage de son héritage :
> > > > Mon  fils ainé recevra la moitié (1/2) de tous les chevaux;

> > > > Mon  second fils recevra le tiers (1/3) de tous les chevaux;
> > > > Mon  plus jeune fils recevra le neuvième (1/9) de tous les  chevaux.

Or il est évidemment impossible de diviser 17 chevaux par deux, par trois et par neuf. Dans ces conditions, comment faire pour respecter les dernières volontés de leur père ?
> > > >
L'un d'eux a eu l'idée de faire appel à un fermier voisin, dont ils appréciaient le bon sens pratique qu'il mettait en pratique quand l'occasion s'en présentait pour qu'il donne une clé, une idée pour résoudre leur problème.

> > > >
Le  fermier prit donc connaissance du testament et l'examina avec un soin méticuleux. Puis, sans plus d'explication, il partit chercher son propre cheval pour l’ajouter aux dix-sept  (17) autres.

> > > > On pouvait donc alors compter dix-huit (18) chevaux dans le  champ.
> > > > Dès lors, il devint possible aux  héritiers de procéder au partage,
> > > > tel que prévu dans le testament de leur père.

> > > >

> > > > > ·    Fils ainé  :       la  moitié  de 18  =    9 chevaux

> > > > > ·    Second fils :      le  tiers  de 18    =  6 chevaux

> > > > > ·    Plus jeune fils :   le  neuvième de 18  =  2 chevaux

> > > > > 

> > > > >  L'addition de ces 3 données donne bien :  17 chevaux
> > > > >  Il restait donc un cheval, celui du fermier voisin
> > > > >  qu'il ramena dans son écurie...

> > > > >  Et de cette façon, le problème fut simplement résolu !
> > > > >  Et pas besoin de règle de trois ou de calculs compliqués...

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mercredi 3 juin 2020

Un peu de grammaire

         

Conjuguer :
Il (plaire), il (naître), il (taire), tu (connaître)

Il faut que nous (faire) rire les enfants.
Il faut que tu (être) avec nous.
Il ne faut pas que tu (avoir) de la peine.
Nous (courir) dans les bois.
Ceci (exclure) les doutes.
C'est ce soir que je te (rejoindre).
Quand est-ce que tu (descendre au présent) de tes montagnes ?

Jean ou sa sœur (empêcher au présent) sans doute un tel dénouement.
Ni la pluie ni la neige n’(arrêter au présent) les randonneurs. [1]

Chasser l’intrus :
Je dirai, je ferai, je tirai, je lirai.
J’écris – Je fis – Je lis – Je suis.
Je (voudrais) des encouragements :
Est-ce un 1 Conditionnel présent - 2 Futur - 3 Passé composé – 4 Passé simple ?

L’accord du participe passé
Mettre le participe passé à la forme qui convient :

- Les vêtements qu’elle a (fabriquer).

- La chanteuse que j’ai (entendre) chanter.

- La chanson que j’ai (entendre) chanter. [2]
- Les deux heures que ce discours a( durer) ont été très longues.[3]
- Ce chèque est (devoir) et cette somme est (devoir).

Un «p» ou deux «p» : apaiser – apparaître – appauvrir – appeler - aplatir – approuver –
L'impératif :
- (Finir) ton travail -
(Cueillir) des fleurs - (Peindre) ta chambre.
- (Savoir) que je ne t'en veux pas.[4]

- Mettre l’expression verbale "s’en aller" à l’impératif
  (Allez vous en ! – Allez-vous en ! - Allez vous-en !- Allez-vous-en !)[5]

Il (avoir) beaucoup de choses (préposition) nous dire.
Alors Marcel (être levé) et (être mis) à pleurer.
Il ne pense qu’(a)(manger).
Tu as (avoir) une bonne idée.
Nous n'avons pas (pouvoir) venir.
Ils ont (devoir) lui expliquer.

                

Notes et infos
[1]
Plusieurs sujets singuliers reliés par « ou » ou « ni » : le verbe se conjugue au pluriel dans le cas où tous les sujets participent à l’action ; le verbe reste au singulier si seul l’un des sujets peut être concerné par l’action.
[2] La chanteuse que j’ai entendue chanter et la chanson que j’ai entendu chanter.
Avec les verbes de perception, le participe s'accorde si le COD (placé avant le verbe naturellement!) est l'agent de l'infinitif. Dans la première phrase, c'est la chanteuse qui chante tandis que dans la seconde, la chanson n'est pas l'agent de l'infinitif donc il n'y a pas d'accord.
[3]
Il n'y a pas d'accord pour les verbes qui se construisent avec un complément circonstanciel de mesure sans préposition (courir, coûter, durer, mesurer, peser, valoir, vivre...). Ce complément ressemble à un COD mais répond à la question combien et non pas quoi.
[4] Les verbes avoir, être, savoir et vouloir ont des formes irrégulières à l'impératif.
[5] Le verbe à l'impératif doit être joint par un trait d'union aux pronoms personnel et complément qui le suivent.

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Raymond Devos

    

     

  

       

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