samedi 25 avril 2020

Sur les départements français

Voilà une petite révision basée sur les départements français et consistant à insérer certains de ces noms dans une phrase dont le sens général devrait vous mettre sur la bonne voie.
Prenez votre temps.
A vous de jouer.
Alors, patience et bonne chance !


         

Dans les phrases suivantes, remplacez les pointillés par le nom d'un département français. Vous pourrez alors lire (phonétiquement) une petite histoire.
.
C’est parti :
.
J'étais assis au bar en train de boire un ........... tandis que je regardais un clochard faire la ................ 
 
Une dame vint alors s'asseoir à côté de moi ; elle portait un manteau de ............ et j'en fus impressionné car je sais que le .........................

Nous engageâmes la conversation, et ce qui me charma chez elle furent ................. et ses yeux .................
Au bout de quelques minutes, elle me demanda de monter chez elle. Il fallut donc que je
................ , et j'acceptai sans crier ................. !

Elle ne perdit pas le ................ , nous entrâmes dans sa chambre, et à peine arrivés, elle se déshabilla. ses seins étaient magnifiques, elle les .................
En fait cette fille était vraiment
.................. et l'on s'amusa jusqu'à .........................

L'exercice ça ................. , aussi, au petit matin, je lui proposai du jambon, du saucisson et du ..................
Elle fut si contente de ce petit déjeuner, qu'elle m'appela son .................. et me demanda une ................. que je refusai de payer, trouvant que c'était trop  ..................
Elle me fit alors une terrible .................. et je vis dans ses yeux une terrible .................
 
A cet instant, j'aurais bien eu besoin d'un
................ car elle me lança son sac au visage et me donna un coup de pied dans le .................

 Tout finit cependant par s'arranger, mais avec des histoires pareilles, elle .................. qu'on ne l'y prendrait plus.


 

Vous n'avez pas tout trouvé ?    
Ah, ce n’est pas vraiment évident ...
  
 

Solution (avec les numéros des départements) :
14 + 50 + 42 + 41 + 73 + 25 + 86 + 30 + 59 + 12 + 30 + 10 + 23 + 15 + 34 + 80 + 18 + 75 + 02 + 03 + 67 + 39

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<< Christian Broussas • Départements © CJB  ° • 02/04/ 2020  >>
 

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Crédo à l'amitié

L’amitié
L'amitié, c'est une écoute
D'un cœur qui ignore le doute,
Qui, sans avoir de regrets,
De juger ne se permet.

C'est la joie de partager
Tous nos soucis journaliers,
Elle est comme un doux recours,
Comme un ultime secours.

Puissante comme l'amour
Et plus précieuse que l'or,
C'est notre commun trésor
Qu'on doit préserver toujours.

C'est, pensez-vous, ce qu'on dit,
De simples mots, c'est ainsi
Quand on sait que tout va bien
Et que rien ne nous atteint.

Mais qu'un problème advienne,
Que le doute nous atteigne,
Alors tout est aboli
Et restent les vrais amis.

<> Voir aussi les sites Poètes et Poésies et Récap Poésies <>

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vendredi 3 avril 2020

La pastorale Je me balade

La pastorale ou bucolique est une genre poétique très ancien qui a été surtout en vogue pendant l'antiquité et au XVIe siècle, se référant à la vie à la campagne et les travaux agricole, privilégiant souvent la célébration d'une existence rythmée par le déroulement des saisons.

Elle peut être teintée de réalisme montrant aussi bien la douceur que les difficultés de cette existence ou reposer sur une vue plus idéelle voire fantasmée de cette vie près de la nature et des images qu'elle suscite.

C'est le poète grec Théocrite qui, au IIIè sièce av. J.C. a initié ce genre mais c'est le poète latin Virgile qui vécut à l'époque de l'empereur Auguste qui l'a porté à son apogée avec son recueil intitulé "Les Bucoliques".  

         
Joseph Vernet La bergères des Alpes
François Boucher, La pastorale d'été


En France, au XVIe siècle, on parle plutôt d’églogues  qu’on trouve en particulier chez Ronsard ou Desportes et chez le poète pastoral Vauquelin de La Fresnaye, le spécialiste du genre.  Par la suite, on peut citer parmi les œuvres les plus intéressantes les Églogues de Fontenelle datant de 1688. Le genre a aussi intégré le roman, surtout le roman précieux avec l’Astrée d’Honoré d’Urfé  et le roman pastoral au XXe siècle dont les œuvres les plus connues de George Sand comme La Mare au diable ou La Petite fadette.

    
Pierre Ronsard                           Virgile                     Honoré d'Urfé


Je me balade

Comme chaque jour, sur la place du village
Aux maisons si vieilles qu'elles n'ont plus d’âge
Quand il y a encore très peu de personnes,
Et que dans l’église aucune cloche ne sonne,
Au loin coule la rivière,
Je me balade, solitaire.

Ici, ce n’est jamais vraiment la grande foule,
Je me berce du clapotis de l’eau qui coule
En croisant les quelques clients qui "vont au pain",
Se saluent de loin ou se serrent la main
Moi, je me balade, serein.
Comme très souvent le matin.

Ici, tout le monde se connaît bien sûr,
Une atmosphère de permanence où tout dure,
On échange, on papote de tout et de rien,
C’est vraiment un entre-soi où l’on se sent bien.
Je me balade encore un peu,
Je me sens si bien parmi eux.

De temps en temps passe sur la place un tracteur
en toussotant, ou la voiture du facteur,
Dans cette ambiance familière aux airs d’antan,
Je me laisse glisser dans l’épaisseur du temps,
Je me sens alors à leur rythme
Dans une relation intime.


Aux beaux jours, commence la ronde des touristes,
Foule bigarrée de familles et de cyclistes
Qui montent vers le chemin Mémoire de pierre
En s’engageant dans la rue de la carrière.
Et moi, vers la fin de journée,
Je vais aussi m’y balader.

Dans l’âme, il y a la couleur du temps,  
Et dans le cœur sourd  la couleur du sang,
C’est le clin d’œil d’un coucher de soleil
Qui, l'été venu, resplendit et m’émerveille.
Comment s’en lasser : c’est si beau…
Encore plus beau qu’un tableau !

            

Voir aussi

* Hésiode, Les travaux et les jours et Virgile, "Les bucoliques" (églogues) --
* Théocrite (vers 310-250 av. J.C.) et Alain Blanchard, "Idylles bucoliques", éditions L'Harmattan, 2010 --
* Marguerite Yourcenar, La couronne et la lyre, poèmes traduits du grec, 1984 --

* Voir aussi d'autres exemples dans la Rubrique Poétique --
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<< Christian Broussas • Pastorale © CJB  ° • 02/04/ 2020  >>

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Le Poème nostalgique

Souvenirs et nostalgie

Le temps des blouses grises

     
Les blouses grises                         Le règlement 


C’était le temps des cartables et des blouses grises, 
Les coquetteries n’étaient pas vraiment de mise,
On était tous vêtus de la même façon
Dans la classe ou dans la cour de récréation.

Personne alors ne recherchait l’égalité,
Ne pensait à se démarquer, à comparer,
Parler de parité eût été déplacé,
Du moins c’était comme ça jusqu’au lycée.

C’était le temps de l’estrade et des encriers,
L’instit venait en avance pour les remplir,
Les cahiers s’ornaient de pleins et de déliés,
On attendait que sonne l’heure pour partir.

Sur l’ordre du maître, on sortait nos cahiers,
Des taches noires quelquefois les maculaient
Quand la plume sergent major accrochait
Légèrement la surface du papier.


Attentifs à la leçon, on croisait nos bras,
Aidant parfois ceux qui étaient dans l’embarras,
La craie blanche crissait sur le tableau noir,
On prenait des notes pour faire nos devoirs.


         
Encrier et buvard                   Le jeu de billes 

C’était alors l’époque des "trente glorieuses",
Comme certains la qualifièrent plus tard,
Des années faites paraît-il pour des veinards,

En fait ni très heureuses ni très malheureuses,

Époque incertaine faite aussi d’insouciance
Mais alors, nous n’en avions guère conscience
Tant la vie avait repris un cours plus normal
Après les souffrances dues au conflit mondial.   

Si l'on avait dit à cette génération
Qu’elle avait alors vécu des années bénies,
Où tout était facile et offert à foison,
Sûrement qu’elle en eût été fort ébahie !

         
Tableau noir et blouses grises            La "Marie-rose"

<< Ch. Broussas - Les blouses grises - 12/2018 © cjb © • >>
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Sonnet pour des souvenirs

Comment ne pas évoquer le passé
Comme autant de si merveilleux moments,
En petits bonheurs grappillés au temps,
Au détour de quelques instantanés.

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Comment aujourd’hui ne pas convoquer
Quelques images de nos souvenirs
qui affleurent et qu’on peut ainsi cueillir
Lorsque l'on aime et que l'on est aimé.

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Ô quel cœur pur, ô quelle âme bien née,
Il me souvient de ces yeux étonnés,
Quelques perles de joie, sel de ma vie.
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Ce jour si particulier a scellé
Ainsi, pour la vie, nos deux destinées
Car ma foi, tu seras toujours ma mie.

Voir aussi
D'autres exemples dans la Rubrique Poétique --
* Les genres poétiques --

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< Ch. Broussas • © CJB  ° • 10/06/ 2019  >

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Belle muse, précieuse lyre

      
Calliope muse de l'élégie


 Dans le style élégiaque

Quatre strophes en vers décasyllabes et en rimes simples. Deux strophes de six vers (ou sizain) et deux strophes de cinq vers (ou quintil), le dernier vers du quintil rimant avec le dernier vers du sizain.


Oh tu devrais me chanter belle muse
Que, quels qu’ils soient, tous les sentiments s’usent,
Qu’un jour ou l’autre, ils deviennent inutiles,
Ombres rases qui errent dans la ville,
Pour m’aider, me remonter le moral,
Me proposer un nouvel idéal.

Voilà bien ce qu'il eût fallu me dire
Très simplement, me dire et me redire
Sans fracas et sans ostentation,
Quand je suis submergé par l'émotion
Et que je me sens parfois vraiment mal.

Et toi mon trésor, ma précieuse lyre,
Entraîne-moi vite dans tes délires,
Engloutit mes tourments dans les arpèges
Des musiciens réunis en cortège,
De tes douces litanies, berce-moi,
Fais-moi ainsi partager tes émois.

Oh, voilà bien ce qu'il eût fallu faire,
Pour me transporter et me faire taire,
Jouer ces airs dont tu as le secret,
Tout ce mystère dont tu te revêts
Pour enfin retrouver un peu de joie.
 
* Voir aussi ma Rubrique Poétique --
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<< Ch. Broussas, Muse et lyre 30/03/2020 © • cjb • © >>
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L'Élégie Oh lyre ma muse

Élégie vient du grec elegeia qui signifie « chant de deuil », et d’un point de vue de la forme, il s’agissait dans l'Antiquité, d’un poème composé de deux vers (distiques) qui alterne des vers de six pieds (hexamètres) et des vers de 5 pieds (pentamètres). Ces strophes distiques dites élégiaques ont connu beaucoup de succès dans l'Antiquité avec des poètes comme Catulle, Tibulle, Properce ou Ovide.

Par la suite, la forme s’effaça au profit de son contenu, marqué par la complainte, la mélancolie. D'une certaine façon, on revient à l’objectif d’origine, à la signification profonde du « chant de deuil », sachant que dans l'Antiquité, la métrique était assez différente des pratiques postérieures. Se référer maintenant au pentamètre et au hexamètre est donc pour le moins une approximation. [1]

               
L’élégie selon Chagall

L'élégie, comme tout poème lyrique, a un fondement religieux. Poème à règles fixes dans l'antiquité, elle est utilisée à partir de la Renaissance pour exprimer plaintes et regrets à travers une complainte qui exalte des sentiments romantiques.
Les sujets sont plutôt orientés vers la morale, la guerre ou l’amour car ce qui importe d’abord, c’est  le message à transmettre et de plus en plus la sublimation du sentiment amoureux. On trouve cette évolution dès le IIIe siècle avant J.C. avec Callimaque ou Philétas.

La Renaissance marque l’évolution qu’on a connue par la suite, sans changement notable. Il s’agit d’exprimer des sentiments intimes comme parfois la joie mais surtout la peine, la douleur, l’exil, l’angoisse sur un ton tendre et mélancolique, voire pathétique avec une forte subjectivité orientée vers le sujet, l’égo. La forme basée sur une recherche de rythme, de sonorité, d’images sert à exalter la profondeur des sentiments.

L’élégie devient ainsi un poème lyrique, mélancolique et méditatif qu’on trouve chez beaucoup de grands poèmes tels que Pierre Ronsard (1565), Goethe (1790), André Chénier (1819) ou Rainer-Maria Rilke (1912-1915). On peut y ajouter des œuvres de même facture, même si elles portent d’autres noms, comme Les Méditations poétiques de Lamartine (1820) ou Les Nuits de Musset (1835-1841).


Voilà un exemple d’élégie antique, ou plutôt une transcription actuelle, composée de quatre distiques alternant hexamètres et pentamètres : Voilà un exemple d’élégie antique, ou plutôt une transcription actuelle, composée de quatre distiques alternant pour chacun d'eux vers de 6 et 5 pieds par référence aux hexamètres et pentamètres :

Oh, lyre de ma Muse,
Tes airs légers fusent,

Tes sons si mélodieux
Atteignent les cieux.

Quand tes notes s’égrènent,
S’envolent mes peines.

Oh ma superbe lyre…
Et c’est si peu dire !

Et un autre exemple d’élégie moderne écrite en décasyllabes, où le contenu l'emporte désormais sur les conventions stylistiques :

Oh, venez à moi lyre et belle muse,
Jouez et chantez, qu’un peu on s’amuse,

Que l’on tournoie jusqu’au bout de la nuit
Et pour qu’enfin tous mes tourments me fuient.
Consolez-moi de rythmes, de musiques
Aux accents, aux sonorités magiques.


Il faut bien que le malheur succombe
Et qu’alors, si on perd pied, si on tombe,
On finisse un jour par se relever,
Même si les défis sont élevés,
Même si on sait fort bien que tout s’use,
Venez vite à moi lyre et belle muse.

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Notes et références
[1]
Pour une approche plus technique de la poétique antique, voir l'article

Le distique élégiaque --
Voir aussi
* L'églogue ou la bucolique --  Les genres poétiques --

* Voir aussi d'autres exemples dans la Rubrique Poétique --
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<< Christian Broussas, L'élégie 30/03/2020 © • cjb • © >>
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Triolet et rondel

Un triolet est un poème à forme fixe composé de huit vers sur deux rimes et dans lequel les premier, quatrième et septième vers, ainsi que les deuxième et huitième vers, sont identiques.
Le mètre d'un triolet est généralement octosyllabique (huit vers). Il est composé de deux quatrains (ensemble de 4 vers) qui peuvent aussi être d'un seul tenant, formant alors un huitain qu'on appelle un triolet continu.

Le triolet, qu'on appela aussi un rondel simple, est d'origine française et fait son apparition au XIIIème siècle. Généralement d'un ton assez léger, il convient plutôt aux genres satirique ou gracieux. Voilà un petit exemple du triolet, genre bien délaissé aujourd'hui, même s'il a connu un certain renouveau au XIXème siècle (voir le poème À Philis de Théodore de Banville, tiré du recueil Les Cariatides, 1842) :

Gente dame, auriez-vous des ailes
Comme un ange pour me fuir ainsi ?
Je vous cherche encore aujourd’hui
Gente dame, auriez-vous des ailes ?

Je suis tombé dans votre piège
Figé en votre sortilège.
Gente dame, auriez-vous des ailes
Comme un ange pour me fuir ainsi ?

            
Rondel d'Isidore de Lara       Marguerite de Navarre


Un rondel est un poème à forme fixe, construit sur deux rimes et comportant un refrain, comme le rondeau et le triolet. Le plus souvent, il est composé de treize vers octosyllabiques répartis en trois strophes qui se décomposent en deux fois quatre vers et une dernière strophe de cinq vers.

Le refrain du rondel est formé des deux premiers vers, repris à la fin de la deuxième strophe, puis de son premier vers, repris à la fin de la troisième.
Sa structure a cependant varié au cours du temps : le refrain final reprend parfois les deux premiers vers ; les strophes comptent parfois un vers de plus ou de moins. On trouve aussi des rondels écrits en décasyllabes ( voir par exemple Les amours jaunes de Tristan Corbière, 1873) et des rondels doubles formés de quatre quatrains.


Le rondel, dont l'origine est aussi française, était un genre très prisé aux XIVe et XVIe siècle avant d'être repris par quelques poètes, en particulier en France vers la fin du XIXe siècle. La référence en la matière est un rondel du poète Charles d'Orléans intitulé Le Printemps.

Voilà un autre exemple, fort moderne ma foi :
J’ai reçu un tel coup de froid,
Un coup direct et en plein cœur
Qui m’a si fort blessé alors,
Me laissant sans force et sans voix.

 
Pourtant, en toi j’avais foi,
Je t’aimais encore et encore,
J’ai reçu un tel coup de froid,
Un coup direct et en plein cœur.

Je ne sais pas du tout pourquoi
Tu es partie si loin ma rose

Et sans que j’en susse la cause.
J’avais toute confiance en toi,

J’ai reçu un tel coup de froid !


   Rondel monogramme
* Voir aussi d'autres exemples dans la Rubrique Poétique --
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<< Ch. Broussas, Triolet-Rondel 29/03/2020 © • cjb • © >>
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