Le lai est un poème à forme fixe apparu au XIIe siècle qui au Moyen Âge était employé au sens de « chant, » un récit chanté ou "mélodie", décliné en lai narratif, l’ancêtre du fabliau, et le lai lyrique, celui qui nous intéresse ici.

     Tristan et Iseut

Le lai lyrique connut son apogée au XIVe siècle avec par exemple le Lai de la dame du Fael ou les lais de Marie de France. Dans sa forme classique, comme dans l’exemple ci-dessous, il est basé sur le nombre HUIT, composé de deux HUITAINS (la strophe) divisés eux-mêmes le plus souvent en deux quatrains (les stances)  avec des vers octosyllabiques.

Il peut aussi se présenter avec un refrain. Pratiqué par les troubadours, il connaît un grand engouement avec des poètes comme Eustache Deschamps, Jean Froissard et surtout Guillaume de Machaut qui lui donne ses règles fixes. Chaque quatrain est à rimes embrassées (le 1er vers rime avec le dernier dans un quatrain), de métrique en octosyllabes ou parfois formé de sept et quatre syllabes.
À partir du XVe siècle, le lai a peu à peu été confondu avec le virelai et n’est ensuite plus guère utilisé.

          
                                Sur l’amitié
                    Oh, quelle est donc cette amitié
                    Qui à ce point nous réunit
                    Depuis si longtemps, nous lie ainsi
                    Et tisse un lien si familier !

           Oh mon frère, mon tendre ami
           Qui me confie tes doux secrets,
            À qui onc je ne manquerais,
           Bénis le sort qui nous unit.

                  Quoi qu’on fasse ou qu’il nous arrive,
                  Jamais tu ne pourras douter
                  De ma grande fidélité,
                  D’une affection aussi vive.

          Entre nous, je te le redis,
          C’est comme une osmose qui règne,
          C’est vraiment tout comme Montaigne  
          Et son très cher La Boétie.


<< Christian Broussas - Lai - 25/01/2018 • © cjb © >>